L’AGENT COMMERCIAL DE LA SOCIÉTÉ M.H FAIT MAIN BASSE SUR LES 19 MILLIONS DE DE LA BOITE
Jugé hier au Tribunal des flagrants délits de Dakar, il a été condamné à 2 ans de prison ferme
La société M.H spécialisée dans le textile a attrait hier son agent commercial, Arona Dione devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar. Elle l’accuse d’avoir détourné la somme de 19 millions de Fcfa. Poursuivi pour abus de confiance par son employeur, le prévenu a été condamné à 2 ans de prison ferme. En sus, il devra payer la somme de 22 millions de Fcfa pour la réparation du préjudice ;
Abus de confiance. C’est le délit reproché à l’agent commercial Arona Dione. Jugé hier au Tribunal des flagrants délits de Dakar, l’agent commercial a été condamné à 2 ans de prison ferme. En fait, le prévenu est trainé en justice par la société M.H spécialisée dans le textile. Selon le représentant de ladite société, le travail d’Arone Dione consistait à vendre des tissus pour le compte de la boite et de faire la livraison auprès des clients. Cependant, on lui avait sommé, qu’après chaque recouvrement, de prendre un taxi pour amener l’argent en ville. Mais, le 11 août dernier, à la veille de la Tabaski, l’agent commercial, après avoir récupéré l’argent auprès des clients, a appelé son patron pour lui dire qu’il venait de faire l’objet d’une agression. «Pourtant le même jour, je l’ai appelé vers 19 heures pour lui demander de m’attendre au marché Nguelew où il se trouvait parce qu’il faisait nuit. Et ce n’était pas sûr de circuler avec l’argent qu’il détenait par devers lui. Sur ce, il m’a dit de ne pas venir et qu’il prendrait un taxi», a dit la partie civile.
Avant d’ajouter : «A 19h-50mn, il m’a fait savoir au téléphone qu’il avait terminé avec le client et qu’il s’apprêtait à me rejoindre avec la somme de 4 millions qu’il venait de récupérer auprès de ce dernier», poursuit le plaignant qui explique qu’il l’a appelé par la suite mais en vain. Quelques jours après, il s’est présenté à nous, dit-il, avec des blessures à la main et aux doigts pour nous informer qu’il a été victime d’une agression. Le montant emporté est de 19.170.000 de Fcfa, indique la partie civile qui pense que l’agression ne relève que d’une simulation. Des accusations battues en brèche par le prévenu qui reconnait pourtant avoir encaissé ce jour-là plus de 19 millions. «Mon patron m’a proposé de me rejoindre au marché Nguélew mais je lui ai dit que je vais prendre un taxi. Ce que j’ai fait. Mais une fois, à Castors, le taximan se plaignait des embouteillages».
Et c’est ainsi, soutient le prévenu, que ce dernier lui a proposé de prendre un autre. «J’avais de la peine pour trouver un autre taxi. C’est ainsi que je suis resté à côté de l’établissement EMG pendant une heure de temps. Quelques minutes après, un scooter supportant deux individus s’est arrêté devant moi. Et l’un d’eux est descendu en me donnant des coups. Son acolyte m’a donné aussi des coups à l’aide d’une barre de fer. Quand je suis tombé, ils ont emporté le sac et mon téléphone portable de marque Samsung», narre-t-il. Ses agresseurs étaient au nombre de 4. « C’est par la suite que je suis parti à la Police des Hlm pour faire ma déposition avant d’appeler qui que ce soit », poursuit le prévenu. Pour l’avocat de la partie civile, Me Jacques Faye, il y a eu des déplacements, des réquisitions et des investigations dans cette affaire. Ce qui atteste la thèse de la mise en scène. Mieux, dit la robe noire, les agents ont noté 9 cas d’incohérence. Ils ont aussi interrogé beaucoup de chauffeurs de taxi, mais plusieurs d’entre eux ont dit qu’ils n’empruntent jamais ce trajet pour se rendre au Plateau, a rappelé Me Faye.
Selon toujours l’avocat, «on ne peut pas détenir cette énorme somme et marcher durant une heure de temps à la recherche d’un taxi alors qu’on vous a dit d’attendre pour qu’on vienne vous chercher ». À son avis, il y a aussi des éléments du dossier qui prouvent que cette histoire n’est que de la poudre aux yeux, car, il y a des éléments du Gmi qui montent à cet endroit jusqu’à des heures tardives. Même les vigiles qui montent aux alentours disent n’avoir pas remarqué un cas d’agression ce jour-là, soutient Me Faye. Après les faits, il n’a pas daigné répondre aux multiples appels de son patron pour rendre compte, s’indigne l’avocat qui a réclamé 25 millions pour la réparation du préjudice. Le parquet ne croit pas à la version des faits du mis en cause. La preuve, le portable qu’il détenait a été retrouvé sur les lieux. Ce qui l’amène à dire que s’il y avait agression, le prévenu y a joué sa partition en abandonnant la voie de Castors pour déboucher sur l’autoroute et se rendre au Plateau. Il aurait dû appeler son employeur après l’agression, mais il a choisi d’aller à l’hôpital pour se soigner, relève le maitre des poursuites. «Ce qui est aberrant, c’est qu’il n’a pas crié au secours lorsqu’il a fait l’objet d’une agression. Tout cela a été monté de toutes pièces , soutient le procureur qui a requis 6 mois ferme. Quant à la défense, elle a plaidé le renvoi à des fins de la poursuite sans peines, ni dépens. Le prévenu écope de deux ans de prison ferme. En plus, il devra payer 22 millions à la société M.H.