LE DAANDE MAAYO SE NOIE DANS DES DIFFICULTÉS
Les populations de la zone ne se retrouvent pas dans le Plan Sénégal émergent
Le Daande Maayo est dans une situation assez compliquée. Au delà de l’enclavement, il ne dispose pas d’infrastructures sociales de base, plongeant ainsi les populations dans un désarroi total.
Les populations du Daande Maayo ne se retrouvent pas dans le Plan Sénégal émergent (Pse). C’est pour cette raison qu’elles réclament leur part d’intégration dans ce programme. Après la marche concomitante du 13 septembre dernier, organisée par les populations de cette localité au Fouta et de ses ressortissants établis en France, la section de Dakar du Mouvement Daande Maayo ne compte pas être en reste.
En se joignant à ce concert de revendications, elle a organisé samedi un point de presse pour faire état des besoins de cette zone. Selon Arona Guèye, coordonnateur du Mouvement Daande Maayo, section Dakar, les maux auxquels ils sont confrontés ont pour noms enclavement, absence de découpage territorial et manque de prise en charge sociale.
A en croire le coordonnateur de ce mouvement qui se dit citoyen, patriotique et apolitique, il est quasi impossible de se rendre dans cette contrée du pays à cause de l’état de délabrement avancé de la route. «L’état chaotique de la voie, dit-il, accentue l’enclavement de plus de trente villages entre Nawel et Dembacani.» Selon toujours Arona Guèye, «le bitumage de cette route est plus que nécessaire pour sortir les 37 villages de l’enclavement qui les étrangle et freine leur épanouissement». Cette route, vieille de 15 ans, n’a jamais fait l’objet d’une réhabilitation. Ce qui compromet la circulation des personnes et des biens.
Arona Guèye informe «que pendant l’hivernage, elle est impraticable parce que submergée d’eau. Ce qui explique de nombreux accidents de la circulation avec leur lot de pertes en vies humaines. Les populations se déplacent à bord de charrettes pour amener des femmes enceintes à l’hôpital qui, des fois, accouchent en chemin».
A propos du découpage territorial qu’ils ont sollicité, les membres du mouvement estiment que «l’érection d’un chef-lieu de département dans cette zone va soulager les populations à plusieurs niveaux». «Sur dix communes qui existent dans les départements de Matam et Kanel, il n’y a que trois chefslieux de département. Et pour faire un extrait de naissance à son enfant, il faut faire plus de 70 km. En plus, il faudrait dépenser entre 3 000 francs et 4 000 francs pour le transport. C’est ce qui explique que nos enfants ne disposent d’extraits de naissance qu’à l’âge de 12 ans, c’est-à-dire au moment où ils font l’examen de l’entrée en sixième.
Et quand ils réussissent, ils sont obligés d’aller dans une autre commune pour poursuivre leurs études si on sait que l’hospitalité n’est pas garantie. C’est pourquoi nous exigeons la construction de lycées et de centres de formation dans la localité», insiste Arona Guèye qui regrette que la zone soit parmi les plus pauvres du pays. «Il y a des gens qui boivent l’eau de la rivière. Pis, c’est là où ils font aussi le linge», regrette-t-il.