L'EMIGRATION CLANDESTINE PREND DE L’AMPLEUR
Avant-hier, des individus ont été arrêtés à Guet-Ndar. A Pikine, 20 personnes ont été appréhendées ainsi que 2 complices des convoyeurs
Le phénomène de l’émigration clandestine est bien loin de connaître son épilogue. Les jeunes continuent de débourser une fortune pour braver les dures conditions de traversée de la mer. Beaucoup y ont laissé leur vie. Les plus chanceux sont arrivés alors que les plus malheureux sont arrêtés par les forces de défense et de sécurité. D’ailleurs, pour contrer les assauts des pourvoyeurs et candidats, Mame Diarra Faye commissaire de police de l’île descend quotidiennement sur le terrain avec ses hommes qui veillent aux aguets. Avant-hier, des individus ont été arrêtés à Guet-Ndar. A Pikine, 20 personnes ont été appréhendées ainsi que 2 complices des convoyeurs. Ailleurs, 7 jeunes de Keur Dame et Ndiayène meurent en pleine mer avant d’atteindre leur destination : l’Espagne.
Le phénomène de l’émigration irrégulière est loin de se terminer. Les jeunes continuent de prendre les pirogues de fortune. Hier, 20 candidats et 2 complices ont été interpellés alors que les convoyeurs ont pris la fuite.
LE PHENOMENE PREND DES PROPORTIONS INQUIETANTES
Les zones de départ sont nombreuses. A Saint-Louis, il ne se passe plus un jour sans arrestation. Hier, ils ont été auditionnés par les policiers ainsi que deux autres complices qui ont joué un rôle déterminant quant à leur arrivée dans la capitale du Nord, surtout dans le quartier de Pikine, au sous quartier Pikine Takk. Les deux complices assuraient l’interface entre les candidats et les passeurs et autres agents recruteurs des candidats de l’intérieur du Sénégal et de l’étranger. Ils ont participé et facilité surtout la recherche et la location de la maison avant leur départ qui n’aura jamais lieu puisqu’ils ont été appréhendés par les limiers.
Alertés à la suite de découverte de nombreux mouvements dans leur quartier avec des individus non identifiés, la police est descendue sur le terrain avant de démanteler le réseau, arrêtant beaucoup de jeunes. D’autres sont parvenus à prendre la fuite après avoir flairé le coup des policiers décidés à traquer les convoyeurs. D’ailleurs, plusieurs jeunes qui jouaient ce rôle répréhensible ont été arrêtés, entendus, déférés au parquet avant d’être incarcérés à la Maison d’Arrêt et de Correction (Mac) de Saint-Louis. Cependant, il n’y a pas qu’à Saint-Louis et Mbour et ailleurs où le désir d’évasion a déjà fait des victimes.
À Louga, dans la Commune de Nguère Malal, des jeunes âgés de moins de 25 ans ont laissé la vie en pleine mer, non loin des côtes marocaines. Selon des sources proches de la situation, l’embarcation a fortuitement accosté faisant plusieurs dégâts. Les victimes s’étaient signalées auprès des leurs pour rejoindre Dakar. C’est un convoyeur basé à Mbour qui a informé « avoir affrété une embarcation de fortune à destination d’Espagne moyennant 400 000 FCFA par candidat ».
Un immigré rescapé arrivé à destination en Espagne a pu informer du naufrage des passagers à leurs familles. D’après l’émigré, ces individus seraient « victimes de faim et de soif en pleine mer en raison de la fin des vivres ». Elles sont consécutives aux longs errements du navire en haute mer. Au total, sept jeunes ont été déclarés morts dans cette cargaison. Les funérailles ont eu lieu hier dans les villages des victimes. Le décor y était triste. Le phénomène inquiète toute la communauté.
Au total, 7 jeunes de Keur Dame et Ndiayène sont morts en pleine mer avant d’atteindre leur destination : l’Espagne. Il s’agit de Pape Niang 23 ans, Alassane Gaye, Dame Mbath, EL Hadji Cheikh Ndiaye 20ans, Ndiombane Ndiaye 20 ans, Ndiaga Diop 18 ans et Maguette Ndiaye 20 ans. Les populations s’en remettent à la volonté divine. 105 personnes ont embarqué et seules 27 ont survécu. La mort de ces 7 personnes a été confirmée par les rescapés qui les ont reconnues.