MACKY SALL FRAPPE L'UMS AU PORTEFEUILLE
Le président ne va pas verser à l’union des magistrats les 40 millions qu’il lui allouait chaque année pour lui permettre de dérouler ses activités
Le Président Macky Sall ne va pas verser à l’Ums les 40 millions qu’il lui allouait chaque année pour lui permettre de dérouler ses activités.
L’Union des magistrats sénégalais (Ums) ne recevra pas cette année les 40 millions F Cfa que le Président Macky Sall lui versait dans le cadre de ses activités. Est-ce lié au Covid-19 ? Pourquoi le Président a décidé de couper les vivres de façon aussi abrupte ?
Pour l’instant, aucune explication n’a été donnée pour justifier cette décision présidentielle. En tout cas, ce n’est pas la première fois qu’un Président décide de retenir «ses sous» pour réagir aux «attaques de l’Ums».
Courroucé par les sorties de Aliou Niane, président de l’Ums de l’époque, qui était un grand défenseur de l’indépendance de la justice, Me Abdoulaye Wade avait posé un acte identique. Aujourd’hui, cette décision intervient dans un contexte où la Magistrature est traversée par de sérieux remous, à l’image de la situation de la Cour d’appel de Kaolack. L’affectation de Ngor Diop, qui était le président du Tribunal de Podor, en guise de «représailles» après qu’il a placé sous mandat de dépôt un dignitaire religieux quelques semaines auparavant, avait agacé l’Ums qui avait regretté que cette décision ait été faite «par voie de consultation à domicile».
Selon elle, «sous réserve de cas de nécessités de service clairement spécifiées, tout magistrat de siège doit être consulté pour pouvoir être déplacé. N’ayant pas été consulté, M. Ngor Diop ne pouvait être affecté qu’à la condition que les nécessités de service aient été dûment spécifiées. Ce qui, en l’espèce, n’a pas été le cas».
Face à cette situation, l’Ums avait engagé la bataille contre l’affectation du juge Ngor Diop comme conseiller à la Cour d’appel de Thiès. Elle avait commis un pool d’avocats pour déposer un pourvoi devant la Chambre administrative de la Cour suprême afin d’annuler cette décision du Conseil supérieur de la magistrature. Ces tensions continuent à montrer que la justice reste sous la «tutelle» de l’Exécutif.
Le versement de ce montant annuel en signe d’appui aux activités de l’Ums rappelle que le combat pour l’indépendance de la justice est encore loin d’être gagné. Malgré les apparences.