LE RETOUR DES EXPLOITANTS DANS LE RESTANT DES MASSIFS FORESTIERS

Suite aux tragiques événements de Boffa-Bayottes le président de la République, Macky Sall, avait pris la décision de suspendre l’exploitation forestière en Casamance. En son temps, des observateurs, tout en saluant la mesures, avaient émis des réserves quant à la capacité du chef de l’Etat à tenir face aux lobbys puissants qui ont fini de prendre en otages les derniers bastions forestières du pays. Et voilà, la mesure n’a pas tenue un trimestre.

«Je n’y crois pas pour la bonne et simple raison que la fourniture d’énergie dans notre pays est tributaire à plus de 80% du bois d’énergie. Bientôt, nous entendrons les hurlements de certains acteurs, grands fossoyeurs de nos forêts. Et... le président va reculer. Certainement, les combines souterraines ont elles démarrées», disait le Secrétaire général du Conseil départemental de Médina Yéro Foulah, Tidiane Ndiaye. C’était suite à la décision du chef de l’Etat Macky Sall de suspendre tous les permis de coupe d’arbres au lendemain de la tuerie de Boffa-Bayottes.

L’histoire semble lui donner raison. L’interdiction de l’exploitation de ressources forestières en Casamance n’aura tenue que le temps d’une rose. En effet, cette décision du président de la République a été levée pour les régions de Kolda et Sédhiou. Elle n’est théoriquement valable que pour Ziguinchor. C’est dans une salle comble, regroupant techniciens forestiers, exploitants et autres autorités administratives que la nouvelle campagne a été lancée. Une réunion de partage où les exploitants ont reçu des explications sur les nouvelles dispositions de l’arrêté organisant la campagne à Kolda.

A cette occasion, le patron régional des Services forestiers, le lieutenant-colonel  Dione a fait le bilan de la dernière campagne et est revenu sur le nouvel arrêté ouvrant l’exploitation du charbon dans les massifs forestiers, forêts aménagées, au niveau des onze massifs avec 411.307 quintaux répartis entre producteurs locaux et autres exploitants des coopératives. Il a précisé que les bois d’œuvre et autres produits contingentés sont suspendus jusqu’à nouvelles ordres. Même si, pour le droit d’usage, cela pause moins de problème.

A côté des exploitants locaux, plus de 400 GIE ou coopératives sont intéressés par cette présente campagne. Rappelons que cette exploitation organisée fait rentrer d’importantes sommes dans les collectivités locales. N’empêche les braconniers forestiers continuent encore a détruire le couvert végétal dans les forêts de Médina Yéro Foulah. La traque des services de sécurités est devenue moins musclé, moins régulière. Ce constituait une aubaine pour les bandits souvent envoyés par des gros patrons tapis ailleurs.