LE SÉNÉGAL DANS LE NEW YORK TIMES
L’islam tolérant et la menace jihadiste
(SenePlus.Com, Dakar) - Le Sénégal dont la population est à 90% musulmane et où règne un islam tolérant, ne dort pas sur ses lauriers. Le pays est sur ses gardes face aux attaques terroristes qui se multiplient au Nigeria et ont récemment touché la France, la Tunisie et le Mali voisin. Le quotidien américain The New York Times a fait ce constat dans son édition de ce dimanche.
Le texte commence par un reportage à Guédiawaye, un quartier de la banlieue dakaroise où l’histoire d’une dame, Marième Sow, arrêtée par la police pour des liens supposés avec Boko Haram, défraie la chronique. Il lui est reproché d’avoir hébergé Coumba Niang, la femme d’un certain Makhtar Diokhané, un Sénégalais soupçonné par les autorités nigérianes d’être lié à la secte islamiste.
Madame Diokhané recevait de son époux de fortes sommes d’argent aux origines douteuses. Marième Sow a balayé les accusations, indiquant ne rien savoir de Coumba Niang, qu’elle a voulue aider, sauf que son mari travaillait à l’étranger.
Cette histoire ainsi que les récentes arrestations d’imams considérés comme radicaux et le projet d’interdiction de la burqa, sont la preuve, laisse entendre The New York Times, que le Sénégal est en train de prendre les devants face à la menace terroriste.
L’islam est certes la religion dominante au Sénégal. Mais, la pratique religieuse s’accommode de la modernité, relève le quotidien américain. Qui ajoute qu’à Dakar où l’appel à la prière retentit cinq fois par jour, vous pouvez tomber sur des femmes en mini jupes, dansant avec des hommes jusqu’à l’aube dans les boîtes de nuit où l’alcool coule à flot comme dans les bars et les restaurants.
Cependant, le Sénégal n’est pas à l’abri de la menace jihadiste. Interrogé par le New York Times, Catherine Marshall, l’ancienne directrice Pays de la Banque mondiale pour la partie Sahel de l’Afrique de l’Ouest et spécialiste du Sénégal, estime que des signaux inquiétants existent.
Trouvés sous un arbre à Guédiawaye par le reporter du journal américain, trois membres de l’Association nationale des imams acquiescent. Ils estiment qu’avec la perte de repères des jeunes, la drogue, l’alcool, l’influence de la télévision et le développement d’internet, le risque de radicalisation est devenu plus grand.
Des menaces qui ont poussé le Président Macky Sall à adopter des positions courageuses, notamment contre la burqa qui, selon lui, «est contraire à nos traditions». «Nous avons un islam modéré et tolérant», avait déclaré le chef de l’État, repris par le journal.