LE SYTJUST DEPLORE LE NON-RESPECT DES MESURES PREVENTIVES
Alors qu’il a ordonné la reprise des audiences publiques dans les Cours et tribunaux à partir d’aujourd’hui, le garde des Sceaux Malick Sall n’a pas jugé nécessaire de prendre une seule mesure préventive au sein du Palais de justice
Alors qu’il a ordonné la reprise des audiences publiques dans les Cours et tribunaux à partir d’aujourd’hui, le garde des Sceaux Malick Sall n’a pas jugé nécessaire de prendre une seule mesure préventive au sein du Palais de justice. Selon le Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust), Me Boune Ayé Diop, cela est dû au manque de concertations qu’il impute au ministre de la Justice. Par contre, Me Assane Dioma ndiaye pense que la reprise est inéluctable après trois mois d’inactivité et de rupture de la chaîne judiciaire.
Après plus de deux mois de paralysie, le palais de justice va recommencer à fonction à partir d’aujourd’hui, suite à l’arrêté du ministre de la Justice. Une décision déplorée par Me Boune Ayé Diop, secrétaire général du Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust). «Nous constatons que les mesures préventives n’ont pas été prises, notamment en dotation de masque, de thermo flash, de gel hydro-alcoolique et même la désinfection du palais de justice», se désole-t-il en ajoutant qu’il n’y a pas eu de concertation. «Je l’impute au ministère de la Justice. On ne peut pas gérer un département aussi important que la justice dans lequel vous comptez des partenaires comme le Sytjust, l’Ums, le barreau et qu’au moment de la reprise, vous ne vous concertez pas», s’insurge-t-il.
ME ASSANE DIOMA NDIAYE : «LA REPRISE EST INELUCTABLE APRES TROIS MOIS D’INACTIVITE »
Ce sentiment n’est pas partagé par Me Assane Dioma Ndiaye qui estime que la reprise est inéluctable, après presque trois mois d’inactivité et de rupture de la chaîne judiciaire. «C’était nécessaire de prendre des mesures adéquates, mais maintenant qu’on a maîtrisé plus ou moins la maladie avec le système de contamination et les mesures barrières à prendre, je pense qu’on doit apprendre à vivre avec le virus. Mais on ne doit pas négliger la maladie en tant que telle. Même les pays les plus touchés sont en train d’amorcer un confinement partiel», affirme la robe noire avant d’ajouter : «Comme l’a souligné le ministre, les chefs de services doivent s’organiser pour ne pas mettre en danger les justiciables et les acteurs de la justice. On ne doit pas pénaliser le système de la justice, car il est le socle de la société. Si les contentieux augmentent et qu’il n’y a pas de résolution judiciaire, cela peut être source de danger. Il ne faut pas, tout en évitant un drame, en créer une autre. Aujourd’hui, il faut essayer progressivement de s’adapter à cette maladie et que la justice reprenne son cours comme les autres secteurs ont eu à le faire.»