LE VIDEUR AVAIT VIOLE UNE FEMME MARIEE ET DIFFUSE LES IMAGES VIA WHATSAPP
Le Tribunal l’a finalement condamné à 3 ans de prison ferme et à payer 50 mille francs de dommages
Certains hommes se plaisent à diffuser leurs ébats avec des femmes sur la toile. C’est le cas du videur Alioune Diop. Mais mal lui en a pris, car il a été condamné à 3 ans de prison ferme et à payer 50 mille francs de dommages et intérêts.
«Les faits sont salaces, mais simples.» C’est en ces termes que le Parquet a qualifié hier les délits de viol et diffusion d’images à caractère personnel reprochés à Alioune Diop. De l’avis de la représentante du ministère public, «le prévenu a des pulsions qu’il tient coûte que coûte à satisfaire». Et pour assouvir ses désirs sexuels, il use de la tromperie pour berner ses proies. Une prouesse qu’il a réussie en faisant tomber dans ses nasses les dames Seynabou Babou et Adja Bineta Diagne, victimes de ses assauts répétés. Pour mettre un terme aux agissements peu orthodoxes de ce colosse de plus de 1m 95, madame le procureur a demandé de le condamner à 8 ans de prison car, selon elle, Alioune Diop a fait miroiter à l’une l’achat d’un frigo et à l’autre l’obtention d’un travail. Cette mise en scène, poursuit-elle, a été faite dans le but de rassurer ses victimes pour les avoir dans son lit. C’est pourquoi elle demande de retenir la contrainte, car c’est en ce sens qu’elles ont été trompées. «Il faut sauvegarder l’intérêt physique et moral de ces femmes», a-t-elle conseillé au Tribunal. Il a été condamné à 3 ans de prison ferme. En tout cas, malgré son statut de femme divorcée, la dame Adja Bineta Diagne a tenu à laver son honneur en déposant une plainte le 10 octobre dernier contre le pré- venu. Mais au moment où le Parquet faisait un soit transmis pour transférer le dossier, la plainte de Seynabou Babou a atterri sur sa table le 13 mars passé. Il est même précisé dans le procès-verbal d’enquête que le mis en cause a déjà fait l’objet d’une poursuite pour des faits similaires.
IL A PROMIS UN FRIGO ET DU TRAVAIL POUR AVOIR SES VICTIMES
Dans sa relation des faits, Seynabou Babou a déclaré que son bourreau l’avait appelée un jour pour lui faire croire qu’une dame aurait besoin d’une employée. C’est ainsi qu’il l’a mise en rapport avec une dame qui lui a demandé de prendre un taxi pour approfondir les discussions. A son arrivée sur le lieu indiqué, précise la victime, c’est Alioune Diop qu’elle a trouvé et qui lui a demandé de monter. Il lui aurait conduit jusqu’à la terrasse où se trouve sa chambre. «Dès que je suis entrée, il a refermé la porte et s’est attaquée à moi. Je lui ai dit : ‘’Qu’est-ce que tu fais comme ça ?’’ Il m’a insultée et a commencé à me déshabiller. Et après avoir entretenu des rapports sexuels avec moi, il a pris mon téléphone pour filmer avant d’envoyer sur WhatsApp les images aux membres de mon groupe», a-t-elle raconté. Avec Adja Bineta Diagne, le prévenu a joué au Don Juan. «On s’est connu au garage où je vends des jus de fruit. Quand il m’a vue, il a pris une bouteille de jus en vantant la qualité de mon produit. Quand je voulais partir, il m’a demandé mon numéro de téléphone afin qu’au besoin il puisse passer la commande. Depuis lors, il m’appelait souvent en me disant qu’il aime des femmes battantes comme moi. C’est ainsi qu’il a promis de m’acheter un frigo pour, dit-il, m’aider. Mais après un long moment, je n’avais plus de ses nouvelles. Un jour, il m’a appelée et je lui ai dit que j’étais fâchée contre lui, parce que je n’avais plus de ses nouvelles.
Profitant de cette occasion, il m’a dit de venir chercher l’argent pour le frigo. Quand je suis arrivée, je l’ai trouvé assis devant sa porte, prétextant qu’il avait mal au pied. Il m’a invitée à entrer dans sa chambre, mais j’ai refusé. Il a essayé de me tirer vers l’intérieur pour fermer la porte, mais j’ai bloqué la porte. Il m’a rassurée que rien n’allait m’arriver. Et quand je suis entrée, il a couché de force avec moi. Après avoir assouvi sa libido, je lui ai demandé d’ouvrir la porte sous prétexte que j’allais uriner. Quand il l’a fait, j’ai pris la fuite en y laissant mes sandales. C’est lui qui me les a jetées par la suite. C’est ainsi que je m’en suis ouverte à une personne qui m’a conseillée de me rendre à l’hôpital. Munie d’un certificat médical, j’ai porté plainte», a narré la deuxième victime de Alioune Diop. Même s’il ne conteste pas les conjonctions sexuelles, Alioune Diop argue que les deux dames sont consentantes.
A propos de la dame Seynabou Babou qui se trouve encore dans les liens du mariage, le prévenu prétend qu’elle cherchait à le tromper pour lui soutirer son argent, mais finalement c’est lui qui est parvenu à l’avoir. D’après lui, ils se sont connus dans un véhicule de transport où il lui a payé le billet du transport. Au moment de se séparer, ils ont échangé leurs numéros de téléphone. Et depuis lors, ils s’appelaient. Le jour des faits, Diop a invité chez lui Seynabou Babou en promettant de lui donner de l’argent. La dame qui a répondu à cette invitation a tenté, dit-il, de la tromper en réclamant son dû dès son arrivée. Mais ayant compris son jeu, il a juré sur tous les saints de tenir sa promesse en l’invitant à patienter. Après une partie de jambes en l’air pour laquelle elle était consentante, Alioune Diop a remis sa promesse aux calendes grecques. Ce qui, estime-t-il, a irrité cette partie civile qui a promis de le lui faire payer. «Concernant Adja Bineta Diagne, quand elle est arrivée, elle a réclamé l’argent du frigo, mais je lui ai dit avant de demander quelque chose il faut s’asseoir. Après avoir entretenu avec moi des rapports sexuels, elle m’a demandé de lui offrir 2 000 francs pour préparer du jus. Je lui ai fait savoir qu’il ne me restait que 1 000 francs. Et quand elle partait, elle a promis de me faire payer», s’est-il dédouané.
Le prévenu qui était très bavard en brandissant la thèse du consentement a vite fondu en larmes quand le Parquet a requis 8 ans de prison ferme. Heureusement pour lui, le Tribunal l’a finalement condamné à 3 ans de prison ferme et à payer 50 mille francs de dommages à Seynabou Babou, la seule à réclamer des intérêts.