L’ENGAGEMENT DES ORGANISATIONS DE DROITS HUMAINS PRÔNÉ CONTRE LA PROBLÉMATIQUE DES CASTES
Les problèmes de castes et d’ascendance sont une réalité dans les sociétés en général et celles africaines plus particulièrement
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Un colloque régional portant sur la discrimination basée sur les castes et l’ascendance (esclavage) en Afrique de l’ouest s’est ouvert hier à Dakar et va durer deux jours. L’objectif de cette rencontre est de trouver une solution à ces formes de discrimination qui gangrènent les sociétés.
Les problèmes de castes et d’ascendance sont une réalité dans les sociétés en général et celles africaines plus particulièrement. De nombreuses familles se sont disloquées du fait de la problématique des castes et d’ascendance. Au Sénégal, ce perdure en dépit des mutations connues par la société. C’est pour éradiquer ce phénomène que la fondation Konrad Adenauer, en partenariat avec Amnesty international Sénégal, a organisé un colloque pour en discuter.
Selon Seydi Gassama, secrétaire exécutif d’Amnesty international Sénégal, la discrimination basée sur les castes et l’ascendance est présente dans tous les Etats de la sous-région. «Si elle est peu perceptible dans les pratiques politiques et administratives des Etats soucieux de préserver leur image sur la scène internationale, cette forme de discrimination est omniprésente dans nos sociétés et prospère grâce à l’inaction des Etats», souligne-t-il. Il ajoute qu’au Sénégal, des cas de violences liés aux castes et à l’ascendance défraient souvent la chronique, à l’est du pays notamment. «Dans d’autres localités du pays, les dépouilles mortelles de personnes dites nobles et celles de personnes appartenant à certaines castes ou d’anciens esclaves ne peuvent reposer dans le même cimetière. Le mariage entre personnes de castes ou d’ascendances différentes est impossible dans beaucoup de communautés de notre pays. Et les jeunes gens doivent parfois se mettre en marge de leurs familles et de leur communauté pour fonder un foyer», relève-t-il avec amertume. La discrimination basée sur les castes et l’ascendance, poursuit Seydi Gassama, constitue une grave atteinte aux droits et à la dignité humaine. «Les organisations de droits humains doivent s’engager plus vigoureusement en faveur son éradication».
Pour le directeur du bureau régional Etat de droit de la fondation Konrad Adenauer Ingo Badoreck, les castes désignent une forme de stratification sociale qui repose le plus souvent sur l’endogamie, le statut hiérarchique, les emplois hérités et l’appartenance par la naissance que l’on retrouve dans de nombreux groupes ethniques des pays d’Afrique de l’Ouest dont le Sénégal, le Mali, la Guinée, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire pour ne citer que ceux-là. «Cet ordre social se matérialise essentiellement par des pratiques discriminatoires et exclusivistes, ou par une division du travail qui, le plus souvent est imposé aux victimes de ce système sur la base de considérations culturelles et traditionnelles», dit-il.
A l’en croire, la caste est souvent le fondement sur lequel reposent la définition et l’exclusion de groupes particuliers de populations en raison de leur ascendance. «Le système de castes crée d’énormes obstacles à l’exercice de la pleine jouissance des droits civils, politiques, sociaux et culturels des communautés», souligne-t-il avant de préciser que la solution au problème de la discrimination persistante se trouve d’une part dans la sphère sociale et sociétale, «mais d’autre part dans le système judiciaire et le cadre juridique qui doivent également protéger activement les droits de ces minorités».