LES AVOCATS PLAIDENT L'APPLICATION DE L'ARTICLE 5 DE L'UEMOA
Présence d'un conseil dès l'interpellation d'un client
L'Ordre des avocats du Sénégal se bat toujours pour l'application effective de l'article 5 du règlement 5 de l'Uemoa consacrant le droit à la défense d'assister son client dés son interpellation. Hier, la Rentrée solennelle de la Conférence du stage a été l'occasion pour le bâtonnier, Me Mbaye Guèye, de soulever le débat devant le ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba qui a répondu par le silence.
La Rentrée solennelle de la Conférence du stage signe son retour après 5 ans d'absence. Hier, la cérémonie a réuni des centaines d'avocats qui ont exprimé les préoccupations liées à l'exercice de leur profession. Les plaidoiries n'ont pas manqué malgré la solennité de cet événement dont la plus importante est l'application non encore effective de l'Article 5 du règlement 5 de l'Uemoa adopté depuis le 25 septembre 2014 qui a occupé une bonne partie du discours du bâtonnier de l'Ordre des avocats. Me Mbaye Guèye a rappelé avec regret que cet article, consacrant le droit à la présence de l'avocat dés l'interpellation de son client, soit «mal compris par certains acteurs étatiques et judiciaires.»
Devant le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Me Guèye ne cache pas son incompréhension : «Il est regrettable que l'accueil, qui lui (le règlement) a été réservé et conduit sur certains points, a des entorses inquiétantes alors que nos Etats parce que se disent démocratiques doivent toujours être à l'avant-garde des évolutions juridiques et judiciaires.» Pourtant, dit-il, l'assistance régulière de l'avocat constitue presque une simplification de la procédure. «Considéré et traité toute personne simplement soupçonnée comme étant un terroriste à priver de tous ses droits est une injustice que la défense ne saurait accepter», prévient-il. Après avoir incité ses confrères à veiller au respect et à la garantie du droit de la défense, le bâtonnier est revenu sur l'Article 43 du traité de l'Uemoa sur le règlement. Il dit : «Il s'applique simultanément dans l'ensemble du territoire communautaire, obligatoire dans tous ses éléments. Il exclut toute application sélective ou partielle.»
Quant aux jeunes avocats, il les a exhortés à cultiver l'humilité et la compétence. Venu représenter le président de la République, le ministre de la Justice a ignoré cette question soulevée et qui tient à cœur le Barreau sénégalais. Pas un seul mot sur le sujet dans un discours d'une dizaine de minutes. Par ailleurs, Sidiki Kaba a révélé que le chef de l'Etat a dégagé la somme de 500 millions F Cfa pour la construction de l'Ecole des avocats qui sera édifiée sur un espace de 3 ha à Diamniadio. A cette occasion, Me Ousmane Thiam, président de l'Association des jeunes avocats (Aja) a été distingué. Ainsi que ses ainés Mes Guédel Ndiaye, Ameth Bâ, Alioune Badara Cissé, Bocar Ly, Mame Yacine Ndiaye ont été aussi récompensés pour service rendu à la corporation. Le thème de cette édition est «le droit minier et pétrolier : les opérations et le règlement des litiges».