«LES BONNETS MACKY SALL» SONT VENDUS À 9.000 FCFA PIÈCE
A quelques jours de la célébration de l’aïd el Fitr, Fès la cité religieuse du Maroc est déjà plongée dans l’ambiance de cet évènement marquant la fin du ramadan
A quelques jours de la célébration de l’aïd el Fitr, Fès la cité religieuse du Maroc est déjà plongée dans l’ambiance de cet évènement marquant la fin du ramadan. les marchés grouillent de monde et c’est la grande effervescence à la Zawiya cheikh ahmed Tijani chérif où se tient aujourd’hui la célébration de la nuit sacrée du leylatoul khadr, avec la présence massive des sénégalais. au marché de la médina qui jouxte la Zawiya cheikh ahmed Tijani chérif, les «bonnets macky sall» sont écoulés à 9.000 Fcfa pièce, mais avec la couleur blanche le prix monte à 12.000 Fcfa.
Les marocains préparent déjà activement la fête de la korité, qui marque la fin du ramadan. Des embouteillages sont notés à tous les carrefours menant vers les marchés, notamment le marché de la Médina qui jouxte la Zawiya Cheikh Ahmed Tijani Chérif de Fès, la ville la plus spirituelle du Maroc, située au Nord-Est du pays. La circulation est assez difficile dans les principales artères comme les Boulevards Mohammed V, Hassan II, Allal ben Abdellah et surtout l’avenue des Forces Armées Royales. C’est la Zawiya Cheikh Ahmed Tijani Chérif qui donne à la ville de Fès toute sa splendeur spirituelle, culturelle et historique. Déclarée patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, Fès est à juste titre souvent considérée comme la capitale culturelle du pays. La Médina fortifiée de Fès El Bali, avec son architecture originale, ses souks animés, abrite «des écoles religieuses telles que les médersas Bou Inania et Al Attarine datant du XIVe siècle, toutes deux décorées de panneaux de cèdre sculptés et de délicates mosaïques». Il s’y ajoute la Zawiya Cheikh Ahmeth Tidjane Chérif, actuellement le lieu de convergence des musulmans venus de partout, notamment les Sénégalais, qui forment le plus grand contingent.
La Zawiya ne désemplit pas et les versets du saint-Coran sont psalmodiés à longueur de journée, à la grande satisfaction des Chérifs, descendants de Cheikhna Cheikh Chérif, qui sont bien assis dans différents coins de la Zawiaya, pour les ziar habituels. Le mausolée voué à la mémoire du célèbre saint algérien, Cheikh Ahmed Tijani, est construit au milieu de la Zawiya, située non loin de la grande mosquée Karaouiyine. Cheikh Ahmed Tijani est né près de Laghouat en Algérie, mais il s’était ensuite installé à Fès pour enseigner sa doctrine d’influence soufie et fonda par la suite une importante confrérie islamique appelé Tidjaniya, présente aujourd’hui au Maghreb mais surtout en Afrique noire, notamment au Sénégal où la Tarikha est très bien implantée. De retour de la Mecque, certains disciples sénégalais préfèrent faire un crochet à Fès pour se recueillir près du tombeau du Saint Homme. Mais la Médina, c’est aussi la grande ambiance joviale, avec son labyrinthe de petites ruelles et d’impasses. Des ruelles où il est parfois difficile de se déplacer pendant les heures de pointe, notamment après les prières. En effet les marchands, leurs clients, les passants, les mendiants, les chevaux et les ânes transportant les marchandises, se disputent l’espace. C’est parce qu’aussi c’est le cœur et le poumon économique de la ville, «reflet de sa tradition commerciale et de la diversité culturelle et de l’influence amenée par ces communautés venues avec leur art et leur savoir. Elle regorge de monuments et de lieux historiques éparpillés dans ses 9500 ruelles».
«LES BONNETS MACKY SALL» SE VENDENT À 9.000 FCFA
Et à l’occasion de ce grand rendez-vous religieux, les Sénégalais ont transformé le marché de la Médina en véritable marché Sandaga. Ils ont pris d’assaut les magasins et autres étals sur fond de torrides marchandages, les marocains ayant adopté les mêmes habitudes que les commerçants sénégalais, en annonçant d’abord des prix démesurés pour chaque article. Il s’en suit un grand vacarme, et en ce qui concerne les articles, les «Jélabas» et les babouches sont les plus prisés. En attendant la fin du séjour des sénégalais, les commerçants marocains se frottent déjà les mains et, selon l’un d’eux, accroché au détour d’une ruelle avec des calepins en cuir à la main, le ramadan est toujours attendu avec impatience à Fès car les sénégalais apportent une bonne plus-value. Au marché de la Médina, les bonnets que porte le Président Macky Sall font fureur. En effet dès qu’un client demande un bonnet devant n’importe quel magasin spécialisé, la première réaction du commerçant c’est de lui demander s’il préfère le «bonnet Abdoul Aziz» ou «le bonnet Macky Sall». Le bonnet Abdoul Aziz» est du genre de celui que portait le Regretté Serigne Abdoul Aziz Sy «Dabakh». Le «bonnet Macky Sall» est très prisé, avec sa qualité et la finesse du travail des artisans, et il est écoulé à 150 dirhams soit 9.000 Fcfa. Mais c’est la couleur blanche, que porte habituellement le Président Macky Sall, qui est plus chère car ne s’achetant qu’avec 200 dirhams soit 12.000 Fcfa
PAPE MBAYE, CE FILS DE TIVAOUANE QUI DISTRIBUE GRATUITEMENT DES NDOGOU DANS LA ZAWIYA
Pape Mbaye, originaire de Tivaouane, est maintenant très connu par les différents Chérifs qui sont à la Zawiya Cheikh Ahmed Tijani Chérif de Fès. Il y est connu pour son esprit de solidarité envers tous les musulmans, ce qui l’a poussé à distribuer chaque jour des «ndogou» au niveau de la zawiya et durant tout le mois de ramadan. Il est arrivé au Maroc en 2010, et c’est déjà à cette époque qu’il avait commencé à distribuer du café Touba à l’heure de la rupture. Un geste alors bien apprécié, surtout aux alentours de la zawiya qui regorge de mendiants. Selon lui, membre actif du comité d’organisation au service du Khalife Ababacar Sy (COSKAS) à Tivaouane, il a été inspiré par l’organisation du Gamou où il posait ces actes de solidarité avec les faibles moyens qu’il tirait de son commerce de plaquets en or et de bijoux à Fès. A partir de 2013, il a commencé à vendre des chapelets devant la Zawiya, sur les recommandations de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. Mais selon lui, la quasi-totalité des recettes étaient investies dans le lieu saint. Il raconte qu’il était ensuite rentré à Tivaouane ; mais c’est là qu’il a reçu encore, en rêve, des recommandations de Seydi El Hadji Malick Sy, pour poursuivre cette mission de solidarité au niveau de la zawiya. Depuis lors, dit-il, même s’il est rentré au bercail, précisément à Tivaouane où il exerce le commerce, il passe chaque mois de ramadan à Fès pour se livrer à cet exercice de solidarité. Et pour cette circonstance, il a élu domicile au niveau de la zawiya avec l’accord des maîtres des lieux. Il dispose d’ailleurs de tout l’arsenal nécessaire et, chaque jour, pas moins de 1.500 dirhams sont dépensés pour satisfaire les musulmans à l’heure de la rupture, avec l’achat d’au moins 200 pains, des poulets, des œufs, etc. C’est en 2010 qu’il a commencé son opération avec seulement 50 dirhams, soit 3.000 Fcfa