LES CONFRÉRIES, UN REMPART CONTRE LA RADICALISATION
Lutte contre le terrorisme
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En collaboration avec la fondation Konrad Adenauer, Timbuktu Institut a organisé hier un séminaire sur le thème «L’espace religieux sahélien face aux mutations géopolitiques». Le Dr Bacary Samb qui faisait partie des panélistes a soutenu que «les confréries constituent un rempart contre la radicalisation religieuse».
La question de la radicalisation religieuse est au cœur des mutations sociales. Pour lutter contre ce fléau, le Timbiktu Institut mise sur le soufisme et les confréries en Afrique en général et au Sénégal en particulier. Réunis au siège de la Fondation Adenauer, les experts se sont montrés unanimes sur l’apport de cette branche de l’islam.
Pour le directeur de Timbiktu Institut, «les confréries constituent un rempart contre l’extrémisme religieux». Selon le Dr Bakary Samb, «même si ces modèles religieux sont concurrencés voire même combattus par les mouvements salafistes, ils peuvent constituer des ressources importantes pour la lutte contre la radicalisation».
«LES CONFRÉRIES RISQUENT D’ÊTRE DISCRÉDITÉS…»
Toutefois, l’enseignant à l’Université Gaston Berger de Saint Louis trouve que ces confré- ries doivent se débarrasser de deux problèmes majeurs. Ces confréries sont parfois en accointance avec tous les régimes qui se sont succédé dans ce pays. C’est quelque chose qui peut décourager la jeunesse qui risque d’aller chercher une nouvelle offre religieuse.
L’autre défi, c’est que ces communautés doivent moderniser leurs discours parce que les courants extrémistes ont envahi les nouvelles technologies pour leur recrutement», prévient M.Samb qui ajoute que «les groupes salafistes n’ont pas encore les moyens de la violence physique, mais ils sont dans la violence symbolique. Même s’ils ne constituent que 0,8% des musulmans, ils ont des ressources énormes». Pour sa part, le général Mansour Seck a insisté sur le fait que «ces groupes étudient les vulnérabilités de nos sociétés».
De l’avis de l’ancien ambassadeur du Sénégal aux Etats Unis, «la guerre contre le terrorisme est asymétrique. C’est pourquoi, il faut miser certes sur la sécurité de nos frontières mais aussi sur la prévention». A souligner que la rencontre a enregistré la participation de chercheurs venus du Mali et du Niger comme le Dr Moulay Hassan.
Revenant sur le cas spécifique du Niger, le Dr Moulay Hassan soutient que «les salafistes sont minoritaires au Niger, mais on a l’impression que c’est le contraire, parce que ces derniers ont investi l’administration, la police et la gendarmerie. Partout où l’Etat recule, eux ils avancent. Ils ont un rapport inimaginable avec l’ordinateur contrairement aux groupes soufis». Il estime que les mouvements wahhabites ont un projet de société. Il s’agit en réalité «d’un projet politique en réalité».