LES DESSOUS DE L’ATTAQUE SANGLANTE DES REBELLES DU CHEF ABOUDIA CONTRE NOS DIAMBARS
La situation en Casamance, au sud du pays, est en ce moment très tendue.
Notre collaborateur Amadou Ly Diome, qui avait révélé, en exclusivité, dans son livre «Processus de paix en Casamance : L’après Diamacoune», paru dans l’entre deux tours de la présidentielle de 2012, la libération des soldats alors prisonniers en Casamance — une libération sous l’égide de Macky Sall alors simple candidat à l’élection présidentielle de cette année-là —, revient encore avec des informations inédites sur les derniers affrontements mortels ayant opposé dernièrement l’Armée nationale aux combattants du Mfdc.
La situation en Casamance, au sud du pays, est en ce moment très tendue. Ce suite à l’accrochage qui s’est produit le lundi 24 janvier dernier et qui a opposé des soldats sénégalais du contingent de la Cedeao déployé en Gambie et des éléments supposés appartenir au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC).
Dans un communiqué faisant état de cet accrochage, la Direction de l’Information et des relations publiques des Armées (Dirpa) a déploré «la perte initiale d’un sous-officier et d’un militaire du rang, mortellement atteints». La même source indiquait qu’un rebelle armé d’un fusil d’assaut Kalachnikov a été tué et deux autres faits prisonniers dans ces combats. Deux autres soldats ont rendu l’âme dont l’un, très mal en point, le jour des combats et l’autre quelques jours plus tard des suites de ses graves blessures (Ndlr : officiellement le 27 janvier 2022), portant le bilan macabre à 4 morts. Depuis, des renforts sont acheminés dans la zone et des dispositions prises pour la sécuriser.
Dans cette affaire, Le Témoin, votre quotidien préféré, est en mesure de vous révéler des informations inédites et de sources sûres sur ce qui s’est réellement passé le jour des affrontements et après. D’abord, il faut savoir que les faits, contrairement à ce qui a été avancé, se sont déroulés à Badiagar, aux alentours de Kanilaï et Karouno, dans la communauté rurale de Oulampane, en Basse Casamance, à proximité de la frontière gambienne. Ce jour-là donc, des éléments appartenant effectivement au MFDC traquaient des individus transportant une cargaison de bois coupé dans le village de Kandiomangara qui jouxte la frontière gambienne et situé dans le département de Bounkiling quand ils sont tombés sur une patrouille militaire du DETSEN5/MICEGA.
S’étant rendu compte qu’il s’agissait de militaires sénégalais, les éléments du MFDC ont aussitôt ouvert le feu sur la patrouille touchant en premier le soldat préposé à l’arme lourde 12.7 qui est mort sur le coup. Pris par surprise, les militaires ripostent vigoureusement et se replient avec un autre mort dans leurs rangs et beaucoup de blessés. Parmi les blessés, deux grièvement touchés sont laissés sur place dans ce repli stratégique. Ils seront récupérés plus tard par la CroixRouge internationale et non par des médiateurs de la communauté italienne de San Egidio comme certains ont voulu le faire croire. Et remis aux autorités sénégalaises. Car, dans cette affaire, disons le ici et maintenant, aucune médiation n’a été faite par cette communauté pour restituer les corps des deux dernières victimes.
Toutes les informations relatives à une supposée implication de San’Égidio relèvent d’une pure manipulation. Pour ce qui est des sept (7) autres militaires prisonniers des rebelles du MFDC, ils ne seraient pas entre les mains de Salif Sadio contrairement à ce qui a été dit. Nos sept « Diambars » sont détenus par un autre chef rebelle sexagénaire nommé Aboudia, qui contrôle la zone dans laquelle les affrontements se sont produits. Ce même si, il est vrai, ledit chef Aboudia est en parfaite intelligence avec Salif Sadio. Et c’est le lieu aussi de préciser que les rebelles casamançais, qui s’activent effectivement dans le trafic de chanvre indien et de noix d’anacardier, sont viscéralement contre le trafic de bois dans la zone qui rend leurs positions vulnérables. Pour cause, la forêt touffue et dense est leur meilleure alliée. Les sept « Diambars » manquant à l’appel, qui sont bien portants, étaient, jusqu’à hier nuit, au moment où nous mettions sous presse, détenus quelque part dans le Fogni selon nos informateurs.