LES IMPACTÉS MENACENT D’EMPÊCHER LE TER DE ROULER
La mise en circulation du Ter prévue ce 27 décembre après moult reports risque de buter sur l’opposition de ses impactés
Les Impactés par les travaux du Train Express régional (Ter) promettent de bloquer la mise en exploitation de ce moyen de transport de masse et de nouvelle génération qui doit commencer lundi prochain 27 décembre. D’énormes difficultés sont rencontrées dans la seconde phase de la réalisation du Train Express Régional (TER). Les impactés ont été recensés depuis deux ans et sommés d’arrêter tous les travaux sur le trajet sous peine de ne pas être dédommagés.
La mise en circulation du Ter prévue ce 27 décembre après moult reports risque de buter sur l’opposition de ses impactés. Ces derniers, qui disent souffrir d’une mauvaise gestion et diligence de leurs dossiers, promettent d’agir pour empêcher la mise en exploitation de ce Ter. « Je le dis clairement, pour cette deuxième phase, on constate de l’amateurisme, du manque de sérieux envers les impactés. Nous sommes sans nouvelles des autorités en charge de ce projet depuis longtemps. Et ce silence ne cesse de nous inquiéter. Nous voulons être édifiés sur notre sort, suite au recensement des enquêteurs de l’APIX et de l’ANSD », a protesté le coordonnateur des impactés du TER, Ibra Fall Diouf. Mandaté pour parler au nom des impactés, il dénonce une injustice volontairement commise par les autorités pour installer l’angoisse à leur niveau. « Nous dénonçons avec la plus grande énergie cette injustice et nous sommes inquiets. Parce que bon nombre d’impactés sont en location et d’autres avaient contracté des prêts bancaires destinés à la construction pour sécuriser définitivement leurs familles. De grandes familles sont déjà disloquées. Nous nous retrouvons aujourd’hui dans une précarité aux conséquences inqualifiables », se plaint Ibra Fall Diouf. Ces impactés disent avoir envoyé, sans réponses, des correspondances aux sous-préfectures e préfectures de leur ressort, à la gouvernance de Dakar, à l’Assemblée nationale, à la présidence de la République. Sans que leurs doléances ne soient solutionnées. « Nous sommes fatigués et le plus grave c’est que nous nous trouvons dans un flou total », regrette leur porte-parole. Le responsable des Impactés, après avoir rappelé que le Chef de l’État a annoncé la mise en exploitation du TER pour le 27 décembre prochain, martèle que ce Train express régional ne roulera pas tant que les autorités n’auront pas réglé le problème des impactés. « Nous allons assiéger le 27 décembre la Gare de Dakar pour bloquer le TER. Nous sommes prêts à tout », prévient-il.
Mohamed Diène, riverain: « Les priorités sont ailleurs et le TER a plus d’impacts négatifs que d’effets bénéfiques sur la vie sociale des Sénégalais »
Mohamed Diène, un riverain, se plaint des difficultés des populations locales face à ce joyau non désiré. Le Ter, d’après lui, n’est pas une urgence, encore moins une priorité. « Nous vivons dans une récurrente insécurité dans les quartiers. Les meurtres, les agressions, les cambriolages et les viols sont fréquents dans notre environnement. On nous impose un TER dans une conjoncture extrême », regrette ce riverain. Entre complaintes et plaintes, il dénonce la hausse des prix des denrées alimentaires, des loyers, des factures d’eau et d’électricité… Au même moment, regrette-t-il, plus d’un milliard a été injecté pour de la bamboula. « C’est vraiment se moquer du Sénégalais lambda ! Nos compatriotes doivent savoir que les autorités gouvernementales n’en ont cure de leurs difficultés. Un réveil de conscience est nécessaire pour exiger des solutions à la souffrance des population s» a exhorté Mohamed Diène, visage crispé. Selon lui, les fonds des investisseurs pourraient être plus bénéfiques si l’état les utilisait pour subventionner les denrées de première nécessité, dont le riz, le sucre et autres... pour soulager ses administrés. Injecter ces sommes énormes dans des « futilités » serait un mauvais choix. L’Etat, dit-il, aurait mieux à gagner si l’investissement était dirigé dans le domaine de la santé pour aider à relever les plateaux médicaux de nos différentes structures sanitaires. D’après toujours Mohamed Diène, le Covid 19 a montré les limites des Etats dans la prise en charge des urgences médicales tout en dévoilant la fragilité économique des pays en voie de développement et même, audelà, du monde entier. Essayer de réguler le loyer et inviter les jeunes à l’entreprenariat avec l’octroi de plus de crédits aux entrepreneurs seraient de bonnes pistes pour motiver et renforcer l’économie nationale, estime encore notre interlocuteur. Par ailleurs, ajoute-t-il, les populations devraient connaître une augmentation de la formation et de l’emploi des jeunes pour restreindre les tensions sociales et les formes de violence connues actuellement. A preuve par les violences dans les stades du pays. « Le Sénégalais a ses priorités ailleurs. Le TER a plus d’impacts négatifs que d’effets sur le vécu social des populations », conclut Mohamed Diène.