LES JEUNES DE DIOKOUL ASMALA SACCAGENT LA VOITURE DES FLICS
Dans la nuit du 2 janvier vers 23 heures, des «Thiant» sont organisés par des jeunes du quartier de Diokoul Asmala à Rufisque. La Police dépêchée pour mettre un terme à ce rassemblement à cause de la pandémie de Covid19 a essuyé des jets de pierres
N’eût été le professionnalisme de l’agent de police Paul Vincent Sagna, un drame se serait produit à Rufisque. Accompagné de ses collègues pour une intervention visant à annuler un Thiant, ils ont été accueillis par des pierres et leur véhicule saccagé. A la suite de cela, quatre jeunes ont été arrêtés pour mise en danger de la vie d’autrui, violence et voies de fait, outrage à agents dans l’exercice de leurs fonctions et destruction de biens d’autrui. Jugés, ils ont été relaxés à l’exception de Babacar Sèye reconnu coupable d’avoir brisé le pare-brise de la voiture et de détention de chanvre indien et condamné à 2 ans dont deux mois de prison ferme.
Dans la nuit du 2 janvier vers 23 heures, des «Thiant» sont organisés par des jeunes du quartier de Diokoul Asmala à Rufisque. Ainsi, l’agent de police Paul Vincent Sagna et quelques-uns de ses collègues sont dépêchés pour mettre un terme à ce rassemblement à cause de la pandémie de Covid19.Aleur arrivée, ils demandent à voir le «dieuwrigne» qu’ils invitent à arrêter la cérémonie qui viole la loi. En guise de réponse, les policiers ont essuyé des jets de pierres qui ont saccagé leur voiture de service. Les policiers, qui ont réussi à battre en retraite, sont revenus le lendemain avec une équipe plus importante pour procéder à l’arrestation de quatre jeunes qu’ils avaient formellement identifiés parmi les assaillants. Placés sous mandat de dépôt, les prévenus ont fait face au juge des flagrants délits de Dakar pour mise en danger de la vie d’autrui, violence et voies de fait, outrage à agents dans l’exercice de leurs fonctions et destruction de biens d’autrui. A l’unanimité, ils ont nié les faits qui leur sont reprochés. Mamadou Guèye, condamné à plusieurs reprises, a indiqué qu’il n’était pas présent au Thiant.
Le deuxième prévenu, Seyni Ndiaye, a soutenu aussi qu’il n’est pas sorti de sa maison le jour des faits. La même version est servie par Modou Ndao qui affirme qu’il n’assiste plus au Thiant depuis deux ans à cause de son état de santé dégradant. «Mais, j’ai ouï dire que c’est Djipo et Maïssa Ndiaye qui avaient organisé le Thiant. J’ai entendu Mamadou Guèye en parler», dit-il. Souleymane Fall a abondé dans le même sens.
Le cerveau de l’affaire, Babacar Sèye, poursuivi aussi pour offre et cession de chanvre, s’inscrit en faux contre les accusations dont il fait l’objet. «On m’a arrêté sur le quai de pêche avec 125 francs. Ils ont parlé de 3 cornets, mais ce n’est pas vrai. Je connais la partie civile qui est amie à mon frère aîné. Au moment des faits, je me trouvais à la plage», se disculpe-t-il. Mais le parquet reste convaincu qu’ils sont des vendeurs de drogue qui réussissent toujours à échapper aux mailles de la police. «A chaque fois qu’on a voulu vous arrêter, vous prenez la pirogue afin d‘échapper aux forces de l’ordre», a lancé le représentant du parquet.
PAUL VINCENT SAGNA : « MES ELEMENTS VOULAIENT TIRER POUR LEUR DEFENSE, MAIS JE LES EN AI DISSUADES»
Dans sa déposition, la partie civile, Vincent Paul Sagna, en service au commissariat de Rufisque, informe que c’est deux quartiers qui organisaient ce jour-là des Thiant (chants religieux). «Pour le premier quartier, je n’ai pas eu de difficultés. Lorsque j’ai interpellé le djeuwerigne, il a aussitôt demandé aux autres de se disperser. Pour le second, quand j’ai informé leur mentor de l’interdiction de cette manifestation, Babacar Sèye a été le premier à me jeter un caillou qui a atteint le pare-brise de la voiture. Les autres ont continué à nous lancer des pierres. Mes éléments voulaient intervenir en faisant des tirs de sommation, mais j’ai dit niet. J’ai reconnu Seyni qui était sur les lieux», a indiqué le flic avant de réclamer le franc symbolique en guise de réparation du préjudice.
Selon le parquet, le témoignage du policier ne souffre d’aucune contestation. « Il était en service commandé. Babacar Sèye était détenteur de trois cornets de chanvre indien. Par conséquent, qu’il soit condamné à 6 mois de prison ferme», a requis le parquet qui a demandé la relaxe en faveur des trois autres mis en cause. Dans son verdict, le tribunal a condamné Babacar Sèye à 2 ans dont 2 mois de prison ferme. Les autres mis en cause ont bénéficié d’une relaxe pure et simple.