VIDEOLES LEÇONS DE LA COVID-19 N’ONT PAS ÉTÉ TIRÉES
Souleymane Astou Diagne plaide pour l'industrialisation du pays pour vaincre la pauvreté. L’enseignant-chercheur à l’Université Alioune Diop de Bambey estime que le cash transfert de l’État à l'attention des ménages n’est pas la solution
Souleymane Astou Diagne plaide pour une industrialisation du pays si l’on veut sortir de la pauvreté. L’Enseignant Chercheur à l’Université Alioune Diop de Bambey estime que les leçons de la pandémie de Covid-19 n’ont pas été tirées. Si c’était le cas, les autorités auraient changé de cap et avoir une vision beaucoup plus tournée vers la productivité. ‘’ On parle d’industrialisation depuis au moins une vingtaine d’années, mais toujours pas grand-chose. Et l’industrialisation doit aller de paire avec la maîtrise de l’énergie, la formation professionnelle. Ce sont des secteurs qui doivent être jumelés pour que l’on ait, à terme, une consommation qui est autonome. Mais aujourd’hui, même si l’on a fait des progrès sur le riz, il va sans dire que la balance commerciale du Sénégal est largement déficitaire. Les Sénégalais achètent quasiment tous les biens qu’ils consomment de l’extérieur’’, a-t-il constaté.
L’invité de l’émission Lr du Temps de Iradio estime que le cash transfert que l’État compte organiser au sein des ménages n’est pas une bonne pratique. Il traduit tout simplement l’échec des politiques publiques antérieures. ‘’ Les transferts sans contrepartie n’étaient pas la bonne solution. Deuxième chose, quand après 10 ans de pratique politique, on est toujours dans la gestion de l’urgence, cela veut dire que les politiques antérieurement mises en œuvre n’ont pas fonctionné. La vulnérabilité est là, on est obligé d’organiser des transferts pour enrailler la tension sociale. Ce qui doit être un prétexte pour voir un peu, est ce que l’on ne devrait pas changer de curseur. On devait changer de cap pour aller vers l’industrialisation. Le vrai problème de l’économie du Sénégal, c’est la productivité’’, a indiqué l’Enseignant.
Pour arriver à une autosuffisance alimentaire et éviter la famine dans certaines localités du pays comme le préconise Jean Pierre Senghor (Secrétaire exécutif à la Sécurité alimentaire), Hamidou Anne suggère plus attention à l’agriculture. ‘’ Aucun pays ne peut pas se développer sans son agriculture. Nous ne pouvons pas, alors nous avons les plus grandes réserves de terres arables, et que l’on n’en fasse rien d’autres. Il faut juste signaler la réponse urgente de l’État avec les 43 milliards prévus pour 500 milles familles, c’est une chose positive, parce que, c’est une réponse d’urgence. Mais, on ne peut continuer à gouverner le pays par l’urgence. On ne peut pas gouverner un pays sans l’anticipation. Et que maintenant il faut apporter des solutions concrètes, définitives et durables’’, a-t-il déclaré. Pour lui, les autorités étatiques doivent : ‘’ Sortir de la porte de l’urgence, penser global, penser les choses dans une perspective historique. C’est ça le politique. Le politique c’est de ne pas avoir le nez sur le guidon. C’est de ne pas gérer au quotidien un pays, c’est de le gérer de manière globale en pensant de son histoire et de son avenir’’.