LES MALADES DÉNONCENT LE BUSINESS DE LA DIALYSE
Le Mouvement des insuffisants rénaux du Sénégal (Mirs) a organisé hier un sit-in à la Place de la Nation pour dénoncer la cherté des séances de dialyse et la mafia qui entoure le traitement de la maladie
Le Mouvement des insuffisants rénaux du Sénégal (Mirs) a organisé hier un sit-in à la Place de la Nation pour dénoncer la cherté des séances de dialyse et la mafia qui entoure le traitement de la maladie.
«Le malheur des uns faits le bonheur des autres.» D’après le président du Mouvement des insuffisants rénaux, certaines personnes s’enrichissent sur le dos des malades et de l’Etat. Il a fait cette révélation lors du sit-in qu’ils ont tenu hier à la Place de la Nation pour dénoncer la cherté des séances de dialyse. Selon toujours le président du Mouvement des insuffisants rénaux du Sénégal (Mirs), «les médecins, qui officient dans les centres privés, ne sont pas en reste». Le président du Mirs regrette «qu’aucun médecin ne parle de nos problèmes» après avoir dénoncé une magouille autour de la prise en charge des insuffisants rénaux. «C’est à cause de cette magouille que l’hémodialyse est chère», poursuit M.
Diallo. «A cause de la cherté de l’hémodialyse, chaque jour 2 personnes meurent au Sénégal», révèle-t-il. A l’en croire, les insuffisants rénaux paient pour la dialyse, 195 mille F Cfa la semaine, «soit 849 000 francs le mois et 9 millions 600 francs l’année et 96 millions les 10ans». El Hadji Hamidou Diallo, qui est sous dialyse depuis 10ans, est bien placé pour en parler : «ceux qui n’ont pas ces moyens sont voués à la mort. Il y a plus d’un million de personnes qui souffrent d’insuffisance rénale aiguë dans le pays et quine le savent pas. Il y a 20 000patients qui ont eu connaissance
de leur maladie.
On les appelle les insuffisants rénaux chroniques silencieux. Parmi ces 20 000, l’Etat ne s’occupe que de 1000 personnes», dit-il. Dans le détail, «il n’y a que 750 qui se soignent dans le secteur public et 250 dans le privé». Face à cette situation, il lance un appel à l’Etat pour qu’il vienne en aide aux malades en faisant passer «les séances de dialyse de 65 000 à 5 000 F Cfa comme en Côte d’Ivoire, en Mauritanie et en Gambie. C’est une maladie plus dangereuse que le Sida, le cancer et les autres maladies et elle coute très cher», expose le président du Mirs, qui insiste sur ces maladies non transmissibles, «qui tuent de manière silencieuse».
«Par conséquent, si le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, n’apporte pas son aide aux insuffisants rénaux c’est parce qu’il ne connait rien de cette maladie», dit-il en prodiguant quelques conseils aux Sénégalais : «Il faut éviter de détruire ces reins avec les bouillions ou manger de la viande la nuit mais aussi modérer le sucre. Sachez aussi que tous les diabétiques et les hyper-tendus vont finir par avoir l’insuffisance rénale. L’heure est grave.»