LES MOTOS JAKARTA TUENT À GRANDE VITESSE
Impliquées dans les 3⁄4 des accidents de la circulation
La 21e Compagnie d’incendie et de secours effectue 200 voire 210 interventions chaque mois dont une cinquantaine concernant les motos Jakarta, indique le lieutenant Ousmane Lô, commandant ladite compagnie. Accroché par Le Quotidien, l’officier renseigne que sur les 41 personnes décédées dans les accidents de la circulation à Thiès, 15 ont été tuées par les motos Jakarta en 2015.
Les motos Jakarta ont envahi Thiès. En «terrain conquis», elles y font encore des ravages. Dans sa marche macabre, le fléau compte ses victimes. Conséquence : «Au moins 50 interventions impliquant les motos Jakarta sont dénombrées chaque mois», renseigne le lieutenant Ousmane Lô, commandant la 21e Compagnie d’incendie et de secours.
«En 2015, nous avons effectué 1 488 interventions. Les 1 051 impliquent les motos Jakarta. Le nombre de victimes pour ces interventions s’élève à 2 027 dont 1 358 relevant des motos Jakarta. Sur les 2 027 victimes, nous avons assisté et transporté 1 986. Malheureusement, il y a eu 41 corps sans vie dont 15 causés par des motos Jakarta», estime l’officier.
Il détaille : «Nous avons effectué 257 interventions pour des collisions entre automobiles et cyclomoteurs. Sur ces interventions, nous avons dénombré 308 victimes dont 9 morts. S’agissant des cyclomoteurs renversés par un véhicule durant l’année 2015, nous avons effectué 340 interventions, 405 victimes dont 6 décès. Pour les cyclomoteurs tombés sur la chaussée, nous avons effectué 92 interventions et dénombré 120 victimes. En ce qui concerne les piétons renversés par un cyclomoteur, nous avons eu 297 victimes au cours des 219 interventions que nous avons effectuées. Il y a eu 184 victimes sur les collisions entre deux cyclomoteurs sur les 109 interventions que nous avons faites et 44 victimes sur celles entre cyclomoteurs et voitures hippomobiles sur les 34 interventions.»
Pour dire, selon commandant Lô, «depuis l’avènement des motos Jakarta, nous avons beaucoup plus d’interventions et de victimes». Il indique que ces accidents de la circulation sont essentiellement dus à la manière dont les conducteurs de ces motos conduisent.
«Non seulement ils ne respectent pas le Code de la route, en plus ils se permettent de doubler à droite». Pis, ajoute le commandant de la 21e Compagnie d’incendie et de secours, «il y a beaucoup de jeunes qui conduisent ces cyclomoteurs. Ils refusent de porter des casques pour leur sécurité. Alors que les motos Jakarta, ce sont des motos à vitesse. Elles ne peuvent pas s’arrêter brusquement. Ce qui fait qu’elles ne peuvent pas éviter les chocs».
Quelle est la solution ? «On doit organiser le secteur», conseille l’officier Ousmane Lô puisque, informe-til, «avant l’avènement des motos Jakarta, il y avait moins d’interventions. La plupart de nos sorties concernaient les accidents au niveau de la Rn2 à hauteur de Aloum Kagne. Mais avec les dos d’âne, il y a moins d’interventions sur cet axe».