LES POLICIERS DE ZIGUINCHOR GROGNENT
Les hommes en uniformes qui opèrent dans la région de Ziguinchor courent derrière neuf mois d’arriérés d’Indemnités journalières d’opération.
Bruit de bottes dans les rangs de la Police à Ziguinchor. Des policiers en fonction dans le sud du pays ont droit à une prime mensuelle de soixante quinze mille (75.000) francs CFA. Mais, depuis neuf mois, ceux de Ziguinchor n’ont pas reçu leur dû. Conséquence, ces derniers sont montés au créneau hier, pour réclamer le paiement de leurs fonds.
Ils n’ont pas l’habitude de se plaindre publiquement. Cette fois-ci, les policiers qui opèrent dans la région de Ziguinchor courent derrière neuf mois d’arriérés d’Indemnités journalières d’opération (OJI). Pour se faire entendre, ils sont sortis de leur réserve pour décrier le non-respect des délais de paiement de leurs primes par la hiérarchie.
«Nous avons choisi de faire le concours de la police pour participer à la sécurisation des personnes et des biens de notre pays», déclarent quelques policiers rencontrés dans la commune de Ziguinchor. Et ces derniers d’ajouter : «Certains d’entre nous pouvaient réussir au concours d’entrée à l’Ena, comme l’ont fait plusieurs de nos camarades de chambre à l’Université Cheikh Anta Diop, ou Gaston Berger de Saint Louis. Ces indemnités concernent tous les auxiliaires des forces de l’ordre et de sécurité en théâtre d’opération», renseignent-ils.
Et de déplorer : «Ce qui nous fait mal, c’est que les autres corps perçoivent leurs primes à la fin de chaque mois. C’est le cas notamment de la gendarmerie et de l’armée. Mais, la police attend plus de six mois pour payer. Et, parfois, on reste jusqu’à neuf, voire dix mois pour recevoir nos primes», pestent-ils. «Nous travaillons durement nuit et jour pour assurer la sécurité de nos concitoyens. Et certains de nos collègues sont dans des zones très reculées. Mais, ils assurent la sécurité, car se sont eux qui ont choisi ce métier. Maintenant, quand s’il agit de payer les indemnités, nos chefs trainent les pieds. Nous comptons sur ces indemnités pour régler beaucoup de problèmes familiaux, et nos arriérés de loyer et certaines dettes chez le boutiquier», affirment-ils.