LES POPULATIONS DE NDIAGANIAO DANS LA RUE
Depuis l’élargissement du réseau électrique, des quartiers de la commune ont été omis par l’Aser - Las d’attendre les promesses non tenues des autorités, les habitants ont battu le macadam
Les populations de la commune de Ndiaganiao, située dans le département de Mbour, sont très remontées contre l’Etat. Depuis l’élargissement du réseau électrique, des quartiers de la commune ont été omis par l’Aser. Las d’attendre les promesses non tenues des autorités, les habitants ont battu le macadam ce lundi.
Les populations de Ndiaganiao ont arboré des brassards rouges pour manifester dans les rues de la commune. Selon elles, trop c’est trop. Les populations du quartier de Ndiadiaye Ndoune, un quartier situé dans la commune de Ndiaganiao n’en peuvent plus de vivre sans électricité. Très remontées pour avoir été rayées de la liste des quartiers devant bénéficier de l’électricité depuis 2013, les habitants ont battu le macadam, hier. Ils ont arpenté les artères de la commune pour fustiger l’absence d’électricité dans leur quartier car ils sont convaincus qu’on ne peut pas parler d’émergence dans un pays où l’électrification fait défaut. Jusque-là, ils se sont heurtés au mutisme des autorités. Ironie de l’histoire, le centre-ville de la commune de Ndiaganiao est le seul quartier qui a été laissé en rade.
La population considère cela comme une discrimination et accuse le chef du village. «Il y a eu des manquements qui ont été notés. Les techniciens qui ont gagné le marché ont travaillé sur la base d’un plan dans lequel ne figurait pas le quartier de Ndounde. C’est une injustice que nous sommes en train de subir. Comme vous le voyez, les derniers poteaux électriques qui nous séparent de notre quartier sont à moins de 50 mètres», a fustigé Diégane Dionne leur porte-parole. Dans ce quartier qui est d’ailleurs le grenier de la commune où vivent plus de 1200 âmes, les femmes sont retournées aux méthodes ancestrales. Elles utilisent le mortier pour piler ou moudre le mil. La nuit, les habitants vivent dans le noir.
Les plus aisés disposent de panneaux solaires alors que la majorité qui vit dans la pauvreté utilise des lampes tempêtes. Une situation qui a eu des impacts sur le résultat des élèves du quartier. «En 2012 nous avions créé un mouvement au niveau du quartier de Ndiadiaye, le quartier le plus peuplé de la commune avec comme but l’électrification de la commune. Quelques temps plus tard, notre vœu a été exaucé mais à moitié parce qu’on a électrifié tous les quartiers de la commune sauf Ndounde. Ce qui peut créer des précédents car si on laisse faire, le même scénario risque de se reproduire pour un autre projet. Et en connaissant les réalités du milieu sérère, cela devrait être évité», peste Birame Séne, directeur de l’école Ndiadiaye et habitant au quartier Massane déjà électrifié.