LES POPULATIONS EN COLERE CONTRE L'USINE DE BARNA
Arborant des brassards rouges, des populations sont montées au créneau pour dénoncer l’installation de l’usine dans leur localité. Elles ont été rassurées par le ministre Alioune Ndoye avant que le Directeur de l’usine n’apporte des précisions.
En tournée nationale, Alioune Ndoye, ministre des Pêches et de l’économie maritime, a fait un détour hier au niveau de l’usine Barna Sénégal sise à Cayar. Arborant des brassards rouges, des populations sont montées au créneau pour dénoncer l’installation de l’usine dans leur localité. Elles ont été rassurées par le ministre Alioune Ndoye avant que le Directeur de l’usine n’apporte des précisions.
Certaines populations de Cayar, notamment de Keur Abdou Ndoye, restent toujours dans leur logique de protestation contre l’installation dans leur zone de l’usine Barna Sénégal qui s’active dans la fabrique de farine et d’huile de poisson. Elles l’ont montré hier en arborant des brassards rouges devant le ministre des Pêches et de l’Economie Maritime qui en tournée nationale. «Barna dégage», «L’odeur nous tue», scandaient certains.
Selon les populations qui se sont exprimées devant le ministre Alioune Ndoye, l’usine n’arrange pas la localité, car lorsqu’elle fonctionne, personne n’ose sortir de sa maison à cause de l’odeur. Etla nuit, il est impossible de dormir. Se montrant rassurant, le ministre Alioune Ndoye a toutefois révélé que l’usine n’a toujours pas un agrément du ministère des Pêches.
Pour lui, il est important de se retrouver autour d’une table pour discuter de tout cela. Au même moment, d’autres populations venant des villages de Diamaguène, Ndiokhob, Keur Abdou Ndoye se sont regroupées devant l’usine, pour soutenir Barna Sénégal. Selon Babacar Diallo, directeur général de Barna Sénégal, la loi de la majorité prime dans le jeu démocratique.
Avant l’implantation de l’usine, indique-t-il, une audience publique a été organisée le 14 mars 2018 et le projet a été approuvé par la population de Cayar, soit plus de 25.000 âmes. «Pour lui, une petite minorité de jeunes, qui surfaient dès le départ dans le chantage, disant clairement qu’ils voulaient avoir les moyens de voyager en Espagne, s’est liguée avec des politiciens qui veulent la mairie pour mener ce combat. C’est pourquoi, c’est difficile de faire la distinction entre la politique et le social. Il est temps de faire les efforts nécessaires afin de faire la différence entre les gens qui sont dans le temps de la politique politicienne et ceux qui viennent dans le terroir pour poser des actes concrets de développement local, pour promouvoir la création de richesses», martèle Babacar Diallo. Il ajoute qu’avant la phase de construction, l’usine a bénéficié de toutes les autorisations nécessaires. Et dans le cadre des investissements pour accompagner la localité, elle a déjà construit 5 cabines d’hospitalisation au niveau du poste de santé et qui n’existaient pas auparavant. Il y a aussi les travaux de construction en cours, d’une mosquée au niveau de la gare routière. Il s’y ajoute une ligne de crédit de 100 millions de FCFA allouée aux femmes de la commune de Cayar, pour les accompagner dans leurs diverses activités économiques.
L’exploitation de l’usine a déjà offert 60 emplois directs avec contrat en bonne et due forme, pour des jeunes de la localité. 300 emplois indirects qui sont des mareyeurs. C’est un homme d’affaires espagnol, par le biais de son partenaire sénégalais, qui a engagé la mise en œuvre du projet Barna, avec un investissement de 7 milliards de Fcfa. Les pourfendeurs s’étaient retrouvés autour du collectif Taxawu Cayar, pour se dresser contre l’iniative. Leur lutte avait d’ailleurs engendré une mesure de suspension des travaux par le Ministère de la Pêche, mais ladite mesure avait ensuite été levée.
Alioune Ndoye Maire de Cayar, un des partisans de l’implantation de l’usine, a toujours soutenu qu’au-delà des opportunités économiques en terme de fiscalité pour la collectivité territoriale et d’emplois pour les populations, ce projet devrait aboutir, ne serait qu’à la mémoire du défunt député maire Ndiassé Kâ, qui le portait dans son cœur et qui avait même mis à sa disposition son propre terrain.