LES TRAVAILLEURS DE L'HÔPITAL DE ZIGUINCHOR IMPROVISENT UN BLOCUS DEVANT LE BUREAU DU DIRECTEUR
C’est l’information selon laquelle le directeur devrait quitter la région pour passer les fêtes de Noël et de fin d’année en famille qui a déclenché la grogne des travailleurs de la structure hospitalière
Les travailleurs du centre hospitalier régional de Ziguinchor ont bloqué hier la porte de la direction pour exiger le paiement de leurs primes de motivation et le virement de leurs salaires à date échue. Ils sont également revenus sur les maux qui minent la structure de santé.
C’est l’information selon laquelle le directeur devrait quitter la région pour passer les fêtes de Noël et de fin d’année en famille qui a déclenché la grogne des travailleurs de la structure hospitalière. La nouvelle qui a vite fait le tour de l’établissement a ameuté les agents qui ont assiégé le bureau du directeur. «Il a voulu partir et aller passer les fêtes avec sa famille en laissant ici d’honnêtes pères et mères de famille dans des difficultés. Puisque nous n’avons aucune assurance de rentrer dans nos fonds, nous l’avons séquestré ici. Soit il nous paie nos deux mois de motivation, soit il reste avec nous à Ziguinchor», a martelé Siméon Faye, chargé de communication de l’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital régional de Ziguinchor.
Si la présidente de l’intersyndicale, Dr Diama Sakho, refuse de parler de séquestration, elle reste tout de même ferme sur la revendication. «Personne ne l’a séquestré, on lui demande de régler nos problèmes, sinon il ne bougera pas d’ici. Nous sommes prêts à rester devant la porte de son bureau jusqu’à demain, après-demain, une semaine voire un mois. Nous sommes déterminés et même prêts à aller à la police ou à la gendarmerie», fulmine Dr Diama Sakho qui trouve impensable que le directeur de l’hôpital mène une vie dorée au moment où le personnel trinque.
La responsable syndicale n’a pas manqué de dresser un tableau peu reluisant de l’hôpital régional de Ziguinchor.“L’hôpital ressemble à un grand dispensaire. Même pour faire des analyses, on est obligé d’envoyer nos patients vers les autres structures de santé. La structure manque de spécialistes et une bonne partie du matériel est obsolète. L’hôpital agonise, les employés travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. Il faut que cela cesse », tonne la présidente de l’intersyndicale des travailleurs du centre hospitalier régional de Ziguinchor.
Malgré leur colère, les syndicalistes ont tout de même permis à la presse d’entrer dans le bureau du directeur pour recueillir sa réaction. Droit dans ses bottes, Dr Martial Coly Bop, a soutenu qu’il n’a pas été séquestré. «Si je veux sortir, je le ferai et ils feront de moi ce qu’ils veulent », dit le directeur qui estime que le dialogue n’a jamais été rompu. «Les portes de mon bureau ont toujours été ouvertes parce que je suis un homme de dialogue. Concernant les primes de motivation je leur ai expliqué que l’hôpital traverse des difficultés à cause du coronavirus. S’il n’y a pas d’argent, comment voulez-vous que les primes soient payées», affirme Dr Bop.
Quid du manque de spécialistes au sein de la structure hospitalière ? Le directeur informe que la situation a été faite au ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui est en train d’étudier la question. Après plus de trois heures de mobilisation devant la direction de la structure hospitalière, les travailleurs ont fini par lever le blocus en promettant d’autres actions plus hardies si des solutions ne sont pas trouvées aux maux qui minent l’hôpital régional de Ziguinchor.