LIEUX DE PRIVATION DE LIBERTÉ
Au Sénégal, 20 personnes au moins meurent en détention dans les lieux de privation de liberté du fait des tortures et autres formes de répressions
Au Sénégal, 20 personnes au moins meurent en détention dans les lieux de privation de liberté du fait des tortures et autres formes de répressions qu’elles subissent. Ce, au cours des 10 dernières années. La révélation a été faite par Mme Josette Marceline Lopez, présidente de l’Observatoire national des lieux de privation de liberté à l’occasion d’un Comité de développement départemental (Cdd), tenu à Linguère, mardi.
20 personnes mortes au cours des 10 dernières années en détention dans les lieux de privation de liberté du fait des tortures et autres formes de répressions qu’elles subissent. Ce bilan alarmant, qui fait froid dans le dos, est de l’avis de l’Observateur national des lieux de privation de liberté, le résultat d’un mauvais traitement des détenus dans les Maisons d’arrêt et de correction (Mac), dans les brigades de gendarmerie et les commissariats de police.
Mme Josette Marceline Lopez Ndiaye a profité de la cérémonie, marquée par la présence des autorités administratives, élus locaux, des commandants de brigades, de la Société civile pour présenter l’institution qu’elle dirige tout en insistant sur ses missions et ses prérogatives de la prévention de la torture.
Au cours de son exposé, Mme Ndiaye a déploré les conditions dans lesquelles les prisonniers sont traités. Ainsi, elle a indiqué que les tortures et la maltraitance restent toujours une pratique existante dans les lieux de privation de liberté. «20 personnes au moins décèdent dans les lieux de privation de liberté», regrette-t-elle.
Pire, ajoute l’observateur, un nombre impressionnant de personnes qui sortent de ces lieux gardent soit un handicap, soit un traumatisme physique ou psychologique qui nécessite des soins médicaux spécialisés. Toujours dans la défense pour l’intérêt des prisonniers, elle a en outre dénoncé la vétusté et l’étroitesse de plusieurs maisons d’arrêt et de correction du pays qui, soutient-elle, datent pour la plupart de l’époque coloniale. C’est pourquoi elle apprécié à sa juste valeur, la construction de la prison de Sébikotane d’une capacité de 1 500 places ainsi que les efforts consentis par les pouvoirs publics pour l’amélioration des conditions de vie carcérale.
Le préfet de Linguère, Ahmadou Bamba Koné, après s’être réjoui de la tenue de la rencontre, indique qu’aucun cas de violence physique ou verbale à l’endroit des détenus n’a été constaté à la maison d’arrêt et de correction de Linguère. Abondant dans le même sens, le commandant de la brigade de gendarmerie de Linguère, Salif Diallo, a fait savoir que les détenus sont traités dans de bonnes conditions, à telle enseigne qu’ils viennent leur rendre visite à la fin de leur séjour carcéral.
Le président du Tribunal départemental de Linguère, Mor Lô, a, quant à lui, plaidé pour la construction d’une nouvelle Mac beaucoup plus vaste et capable d’offrir aux détenus un idéal cadre de vie.
Pour finir, Josette Marceline Lopez a informé de la tenue d’un atelier de formation de deux jours à l’intention des agents d’exécution des lois.