NON DÉCLARATION À L'ÉTAT CIVIL, MAL DE SOCIÉTÉ
A quelques semaines du début des examens de fin d’année, la question de la déclaration des enfants à l’état civil revient sur la table montrant les efforts à faire malgré les avancées obtenues ces dernières années
A quelques semaines du début des examens de fin d’année, la question de la déclaration des enfants à l’état civil revient sur la table montrant les efforts à faire malgré les avancées obtenues ces dernières années.
En dépit des efforts et des campagnes de sensibilisation, la situation de l’état civil ne s’améliore pas. A la veille des examens (début du Bac technique ce matin), plusieurs centaines de potaches commencent à stresser de cette situation. Alors qu’au Sénégal, un enfant sur cinq (20%) n’est pas enregistré à l’état civil, selon les dernières statistiques publiées par l’Unicef en 2019. En zone rurale, le taux de non-déclarés grimpe à 77%, c’est-à-dire trois enfants sur cinq.
Selon l’Ansd, près de quatre personnes recensées sur cinq (79,7%) déclarent posséder un acte d’état civil, 63,4% pour le bulletin de naissance et 16,3% pour le jugement supplétif. «Le niveau élevé de personnes qui n’en possèdent aucun est de 16,6% de la population totale. On n’observe pas de grandes différences entre la population masculine et celle féminine. La proportion est de 80,7% chez les hommes dont 64,4% pour le bulletin de naissance et 16,3% pour le jugement supplétif. Chez les femmes, près de quatre personnes sur cinq sont concernées dont plus de trois sur cinq (62,2%) pour le bulletin de naissance et 16,4% pour le jugement supplétif. Aussi, 15,5% des hommes et 17,6% des femmes déclarent n’en posséder aucun.»
C’était en 2013. Par ailleurs, il y a une variation selon le milieu et la région de résidence surtout que quel que soit le milieu de résidence, on observe plus de personnes déclarant posséder un bulletin de naissance. S’il y a évidemment plus de personnes déclarées en milieu urbain (83,7%) qu’en milieu rural (46,6%), les jugements supplétifs concernent par contre plus les ruraux (21,9%) que les citadins (9,5%). «Les résultats mettent également en exergue la proportion de personnes résidant en milieu rural qui ne possèdent aucun acte de naissance, plus d’un quart (26,7%) est concerné, contre seulement 4,0% en milieu urbain», note cette étude de l’Ansd. Ces données expliquent évidemment le projet de modernisation de l’état civil financé par l’Union européenne à hauteur de 18 milliards de F Cfa. Il permettra de numériser les fichiers et centraliser les données. «Avec le Datacenter de Diamniadio, il sera possible de centraliser les données des états civils et de se faire un acte à Dakar alors qu’on le confectionnait au Fouta», promettait Oumar Guèye, lors de l’atelier de lancement de l’évaluation complète des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil et des statistiques de l’état civil dans le cadre de l’élaboration de la Stratégie nationale de l’état civil du Sénégal tenu en mai dernier.