MAMADOU TIMERA, MOUSSA NIANG ET MOUSTAPHA NDOYE LIBÉRÉS PAR LA COUR SUPREME
Affaire des huit morts du stade Demba Diop
Mamadou Timéra, Moussa Niang et Moustapha Ndoye hument l’air de la liberté depuis le jeudi 14 juin 2018. Ils ont décroché une liberté provisoire (Lp) devant la Cour Suprême et suivent les pas de Bara Fall, 19 ans. Les premiers, des responsables de l’Us Ouakam, ont été arrêtés dans le cadre des échauffourées du 15 juillet 2017 survenues au stade Demba Diop, et qui ont fait 8 morts et plus de 300 blessés. Quant à Bara Fall, il a séjourné en prison pour apologie du crime, parce qu’il avait posté des messages incendiaires dans le net. Sept autres Ouakamois sont en détention. L’affaire pourrait être jugée dans les prochains jours, soufflent des sources.
Le Président des supporters de l’Us Ouakam, Mamadou Timéra, Moussa Niang et Moustapha Ndoye, arrêtés en fin juillet 2017 dans l’affaire du drame du stade Demba Diop, qui a causé la mort de huit supporters du stade de Mbour, hument l’air de la liberté depuis le jeudi 14 Juin 2018 à 17 heures. Leur conseil, Me Moussa Sarr, qui a plaidé la liberté provisoire devant la Cour Suprême, le 03 juin 2018, a pu décrocher leur ticket de sortie. Ce n’était pas gagné d’avance parce que la première demande du conseil a été rejetée par le Doyen des juges d’instruction (Dji) Samba Sall. Loin de s’avouer vaincu, Me Sarr a fait appel et la chambre d’accusation l’a suivi en ordonnant leur liberté. Mais c’était sans compter avec le Parquet général près la Cour d’appel qui a fait un pourvoi, finalement rejeté le 07 juin ; ce qui a permis aux trois Ouakamois, cités plus haut, de sortir de prison. Pour rappel, ils étaient 11 inculpés et placés sous mandat de dépôt. Désormais, 4 sont en liberté provisoire.
Le quatrième est le jeune Bara Fall, 19 ans, qui n’était même pas au stade le jour du drame. Il a été arrêté le 20 juillet 2017 pour apologie du crime par la Su, parce qu’il avait posté un message incendiaire dans le net, disant que les Mbourois n’avaient que ce qu’ils méritaient. Il est sorti de prison depuis deux mois. Pour ce cas également, Me Moussa Sarr avait obtenu une Lp devant la chambre d’accusation après un pourvoi du parquet qui a été rejeté par la Cour suprême.
Les autres mis en cause sont Mouhamed Seynou Diagne, Youssou Mbengue, Elhadji H. Malick Diagne, Mamadou Diagne, Djibril Guèye, Mbaye Ndiaye, Ibrahima Seck. Interpellés par la Su le 21 juillet 2017, les Ouakamois sont poursuivis pour meurtre, coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort et coups et blessures volontaires avec incapacité temporaire de travail.
SI LE DJI NE DISQUALIFIE PAS LE MEURTRE, LES SUSPECTS SERONT JUGES PAR LES CHAMBRES CRIMINELLES
«L’As» avait révélé que, selon ses sources, les quatre premiers cités ont été clairement identifiés dans des vidéos et images. Ils seraient les principaux acteurs de la violence, au début et à la fin de la bagarre. Encore plus grave, même lorsque le mur a cédé, ils se seraient acharnés et auraient continué à jeter des pierres, bâtons et tout ce qui tombait entre leurs mains, avec hargne et détermination, avaient soutenu nos sources. Ce sont eux aussi qui ont bloqué les sorties qui auraient pu permettre aux Mbourois de quitter le stade, en balançant des pierres. Pour rappel, les huit victimes des incidents sont les supporters du stade de Mbour Assane Thiam, Oulimata Tall, Mama Boucounta Sow, Assane Dione, Seydou Diouf, Assane Mbaye, Diokhor Diouf et De Gaulle Gomis. Le drame, survenu le samedi 15 juillet 2017, a aussi causé des blessures à 300 personnes. Le Procureur de la république s’était rendu sur les lieux le jour-même, et une enquête a immédiatement été ouverte par la Su. Ce qui est à l’origine de la tragédie : à quelques minutes de la fin du match, des supporters de l’Us de Ouakam et du stade de Mbour en sont venus aux mains au niveau de la tribune découverte, ce qui a provoqué une grande bousculade. Une partie de la tribune s’est effondrée. La situation a dégénéré. Toujours dans le cadre de cette affaire, qui va être enrôlée bientôt, disent nos sources, le Dji a transmis une ordonnance de soit-communiqué aux conseils, il y a deux mois, pour leur signifier qu’il a terminé son instruction. Me Sarr espère que le meurtre sera disqualifié en violence et voies de fait et que ses clients vont être jugés en audience correctionnelle. « Jeter des pierres ne signifie pas avoir une intention de tuer. Il y a eu bousculade, un mur a cédé…A défaut d’une disqualification, ils iront devant les chambres criminelles d’assises».