MANSOUR FAYE SEUL CONTRE TOUS
La déclaration faite dimanche à l’émission Grand Jury par le ministre du Développement communautaire et de l’Equité territoriale, disant qu’il n’allait pas répondre à une convocation de l’OFNAC, continue de susciter des commentaires
Le ministre du Développement communautaire et de l’Equité territoriale Mansour Faye a dénié toutes compétences à l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) pour l’interroger sur sa gestion des affaires de la Cité. Un avis que ne partagent pas certains acteurs de la société civile et politique. Ces derniers estiment que ce refus constituerait une violation de l'article 3 de la Loi n° 2012-30 portant création de l'Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption.
La déclaration faite avant-hier à l’émission Grand Jury par le Ministre du Développement communautaire et de l’Equité territoriale, disant qu’il n’allait pas répondre à une convocation de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), continue de susciter des commentaires.
A en croire le Coordonnateur adjoint du Forum civil, Abdoul Malick Bousso, l’article 3 de ladite loi charge l’Ofnac de collecter, d’analyser et de mettre à la disposition des autorités judiciaires chargées des poursuites les informations relatives à la détection et à la répression des faits de corruption, de fraude et de pratiques assimilées commis par une personne exerçant une fonction publique ou privée. De ce fait, indique-t-il, la loi ne fait aucune distinction entre les citoyens qui sont susceptibles d’être entendus par l’Ofnac.
Poursuivant ses explications, le Coordonnateur adjoint du Forum Civil signale en outre que le même article indique que l’Ofnac peut entendre toute personne présumée avoir pris part à la commission de l’un des faits prévus au niveau de cet article, et de recueillir tout témoignage, toute information, tout document utile sans que le secret professionnel ne puisse lui être opposé. « Ces dispositions de la loi montrent à suffisance que M. le Ministre Mansour Faye a été très mal avisé de penser qu’il pouvait se soustraire aux dispositions de la loi qui organise le fonctionnement de l’Ofnac. Il doit être entendu si l’Ofnac le juge nécessaire pour répondre des actes qu’il aurait eu à commettre dans l’exercice de ses fonctions», laisse-t-il entendre avant de juger ses propos extrêmement graves du point de vue de l’appréciation de la gouvernance des affaires publiques du pays. Un avis que partagent les membres des Forces Démocratiques Sénégalaises (FDS /Guelwars).
En effet, dans un communiqué parvenu hier à L’AS, le professeur Babacar Diop et ses camarades estiment que Mansour Faye cherche à mettre la pression sur l'Ofnac pour ne pas avoir à rendre compte. Or, selon lui, les preuves accablantes fournies par le leader des FDS/ Guelwars et les autres plaignants déjà auditionnés par l'OFNAC ne laissent aucune place au doute. « Mansour Faye et son cercle d'amis politico-affairistes sont auteurs de graves actes délictuels dans l'octroi des marchés, le convoyage et la distribution de l'aide alimentaire destinée aux populations vulnérables », soutiennent les membres de Forces Démocratiques Sénégalaises qui invitent en outre Seynabou Diakhaté et son équipe à faire la lumière sur la gestion de l'aide alimentaire.
Outre son refus de rendre compte à l’Ofnac, le Ministre Mansour Faye avait déclaré qu’il ne comptait pas rendre compte non plus au Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations de la FORCE-COVID-19 dirigé par le Général François Ndiaye. Une décision que le député Toussaint Manga, par ailleurs représentant du groupe parlementaire Liberté et Démocratie au comité de suivi de la mise en œuvre de la « FORCE COVID-19», juge grave. «Vous n’aurez ni le choix ni l’opportunité de vous soustraire aux rigueurs de la mission du comité auxquelles se sont soumis tous vos collègues », tonne le représentant du groupe parlementaire Liberté et Démocratie au comité de suivi de la mise en œuvre du fonds « FORCE COVID - 19».