MALICK SALL AUTORISE LA PLAINTE DE MADIAMBAL CONTRE TELIKO
Le ministre de la Justice a accédé à la demande formulée par le journaliste pour poursuivre le magistrat
L’Administrateur général du groupe Avenir communication va pouvoir poursuivre le magistrat Souleymane Téliko. Le ministre de la Justice a accédé à la demande formulée par M. Diagne à travers une note envoyée au Procureur général près la Cour suprême.
Le ministre de la Justice a accédé à la demande formulée par Madiambal Diagne pour poursuivre le Souleymane Téliko. Dans une note adressée au Procureur général près la Cour suprême, Malick Sall motive sa décision : «Conformément aux dispositions de l’article 25 de la loi organique no 2017-10 du 17 janvier 2017 portant statut des magistrats, j’autorise les poursuites contre le magistrat incriminé du fait des infractions qui auraient été par lui commises.»
L’Administrateur général du Groupe avenir communication (Gac) avait introduit une demande d’autorisation de poursuites pénales contre le magistrat Souleymane Téliko auprès du ministre de la Justice. Madiambal Diagne, condamné à 6 mois ferme pour diffamation, accuse le magistrat de diffusion de fausses nouvelles et de dénonciation calomnieuse. Dans sa lettre du 7 juin adressée au ministre de la Justice, il souligne que cette demande est faite «conformément aux dispositions pertinentes de l’article 25 de la loi organique n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant Statut des magistrats».
Cette décision de saisie du ministre de la Justice fait suite aux propos tenus à la barre du Tribunal correctionnel par le juge Téliko qui ont fortement déplu à M. Diagne. Il reproche au magistrat Téliko d’avoir proféré des «accusations totalement mensongères», qui portent gravement atteinte à son honorabilité. Dans le document envoyé au patron de la Chancellerie, l’Administrateur général du groupe Avenir communication liste les mots qui l’ont poussé à formuler cette demande : «Au cours d’une audience publique devant le Tribunal correctionnel de Dakar le 3 juin 2021, le magistrat Souleymane Téliko, partie civile au procès nous opposant dans le cadre d’une procédure en diffamation, a eu à déclarer devant la barre que : ‘’Madiambal Diagne est d’une mauvaise réputation. Quand il était greffier, il avait été poursuivi pour escroquerie et pour viol sur une fille mineure’’.»
Pour Madiambal Diagne, la qualité de «magistrat» de l’accusateur «pourrait donner du crédit à de tels propos qui, du reste, ont été largement relayés par les médias qui ont eu à couvrir cette audience». M. Diagne informe par ailleurs que M. Téliko «a indiqué que les documents de preuve versés dans la procédure, justificatifs de la vérité des faits que j’ai eu à alléguer, m’ont été remis par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Me Malick Sall et qu’ainsi : ‘’Le ministre de la Justice a trahi la justice en remettant à un journaliste des documents confidentiels pour comploter contre un magistrat’’.»
Estimant avoir été «faussement accusé de faire partie d’un sordide complot en intelligence avec le ministre de la Justice», M. Diagne soutient que de «telles allégations ne sauraient ne pas être élucidées». Pour lui, au-delà de son « honneur atteint, l’opinion publique est en droit de savoir si les affirmations de Souleymane Téliko sont vraies ou fausses». Il ajoute : «Aussi me semble-t-il absolument nécessaire, pour l’image des institutions judiciaires ainsi que pour la crédibilité et l’honneur des différents acteurs, que les accusations de complot ourdi par le ministre de la Justice contre un magistrat soient tirées au clair.» M. Diagne estime que M. Téliko l’a «outragé, diffamé, a porté atteinte à son honneur et diffusé de fausses nouvelles et est auteur d’une dénonciation calomnieuse» et espère que «sa qualité de magistrat ne lui garantirait pas une impunité, encore qu’il a violé son serment de magistrat pour n’avoir pas observé en tout la réserve, l’honneur et la dignité que les fonctions de magistrat imposent.
Le justiciable que je suis espère que justice lui sera rendue», note général du Gac, qui vient d’obtenir l’autorisation de la Chancellerie pour poursuivre le président de l’Ums.