MEDINA SABAKH CRIE SON RAS-LE-BOL
« L’absence et l’insuffisance des besoins vitaux sans lesquels la vie est presque impossible en ce 21ème siècle »
Les habitants des villages qui composent l’Arrondissement de Médina Sabakh (département de Nioro du Rip) ont organisé hier une marche de protestation contre l’insécurité et le manque d’électricité, à travers les rues de la commune.
« L’absence et l’insuffisance des besoins vitaux sans lesquels la vie est presque impossible en ce 21ème siècle » exaspèrent les protestataires qui l’ont mentionné dans un mémorandum remis au sous-préfet de Médina Sabakh. Parmi les maux cités, le manque d’électrification des 100 villages sur les 104 que polarise Médina Sabakh est le premier. Selon la population, c’est une priorité à laquelle le gouvernement remédier dans les meilleurs délais.
Ainsi, sur les pancartes brandies par les populations, pouvaient se lire des messages tels que «Villages sans électricité», ou « insécurité absolue» lors de la marche pacifique hier, à travers les rues de la commune du même nom. Hommes, femmes et jeunes, arborant des brassards rouges, ont réclamé avec force l’électrification des villages de l’Arrondissement situé à la frontière avec la République de Gambie. L’absence d’électricité est la principale cause des manifestations. «Sur 104 villages que compte l’Arrondissement de Médina Sabakh, seuls 4 villages sont électrifiés sur 100.
Et dans les rares localités qui en disposent, c’est très insuffisant», dénonce Sadhibou Ba, le porte-parole des manifestants au terme de la procession dont le point de chute a été la sous-préfecture. Un mémorandum dans lequel est contenu l’ensemble de leurs doléances a même été remis au sous-préfet de Médina Sabakh. Il y est mentionné que «les quatre villages électrifiés que sont : Médina Sabakh, Poste-KeurAyib, Kayemor et Thissé Kayemor, n’ont pratiquement jamais bénéficié d’extension du réseau de la part de la Sénélec».
Et l’éclairage public est inexistant à Ngayéne Sabakh, cheflieu de la commune du même nom composée de 23 villages. D’après les manifestants, cette localité demeure la seule commune au Sénégal sans électricité. «Néanmoins, depuis plusieurs semaines, nous avons constaté, avec beaucoup de plaisir, que les agents de la Senelec s’activaient pour terminer les installations» ont-ils précisé, tout de même dans le document.
A en croire le porte-parole, Sadhibou Bâ, les populations vivent un calvaire au quotidien à cause de cette absence quasi total de courant électrique. Mais le comble, a-t-il relevé, est que le Sénégal fournit de l’électricité à la Gambie voisine au grand dam de la population. «Le président a eu le geste si généreux de donner de l’électricité à nos voisins gambiens ; ce que nous approuvons. Mais, les 100 villages de l’Arrondissement de Médina Sabakh attendent toujours d’être électrifiés», a martelé Sadhibou Bâ qui n’a pas manqué également d’évoquer l’insécurité, l’exode des jeunes et l’extrême pauvreté dans laquelle est plongée leur localité du fait de l’absence d’électricité. Absence de routes praticables
Les manifestants ont dénoncé également l’enclavement dont est victime la zone. «Nous n’avons aucune route praticable. Une route vient de nous être livrée, qui relie le poste frontalier de Keur-Ayib à Ngayéne Sabakh n’est pas praticable affirme Sadhibou Bâ car, réalisée tout récemment, elle se trouve déjà dans un état de délabrement avancé. «Par ailleurs, la piste qui relie le village de Kayemor à la transgambienne, au croisement de Firgui, est dans un piteux état et fait des victimes chaque année au niveau de l’intersection du fleuve Baobolong, en raison de l’absence d’un pont moderne pour faciliter la traversée», regrette-t-il.
Aussi, les manifestants ont réclamé l’érection d’une brigade de gendarmerie, un appui financier en faveur des jeunes et des femmes, la clôture du mur du lycée, et la construction d’un Centre de santé à Médina Sabakh. «Ce mémorandum sera remis et nous ne ménagerons aucun effort pour le transmettre à qui de droit», a assuré le sous-préfet de Médina Sabakh