"MOI, BRIGADIER-CHEF À LA RETRAITE, MÉDAILLE D'HONNEUR DE LA POLICE, ON ME MET DANS LES GRILLES"
Cheikhna Keïta après sa libération
Mbacké SARR |
Publication 28/07/2016
Brutalisé et brièvement placé en garde à vue alors qu'il s'apprêtait à tenir un point de presse, le brigadier-chef à la retraite, président du mouvement national des retraités de la police, est un homme révolté. revenant sur cet incident, il estime qu'ils ont été heurtés moralement en tant que policiers qui ont pourtant rendu un service énorme à la nation.
Hier après la libération des brigadiers Diabel Diop, Ndéné Pam, Mour Sy, Joseph Ndiaye et Cheikhna Keïta suite à l'intervention des autorités, le président du Mouvement des policiers retraités (Ndlr : Cheikhna Keïta) a dénoncé la manière dont ils ont été arrêtés en présence de leur famille.
"On est heurté moralement, pour les policiers que nous sommes. Des retraités qui ont rendu d'énormes services à l'Etat du Sénégal et à la population, en risquant nos vies, en faisant abstraction d'une de vie de famille", s'émeut Cheikhna Keïta.
Ils considèrent qu'ils ont été humiliés par leurs collègues. "Moi qui vous parle, je suis brigadier chef à la retraite. J'ai fait 35 ans de police, médaillé d'honneur de la police. On me met dans les grilles à côté des bandits, des délinquants de grand chemin ; c'est irrespectueux", peste-t-il.
Le sieur Keïta trouve grave que la police en arrive à s'en prendre à des policiers. "C'est pour nous humilier", note-t-il. Malgré leurs déboires, Cheikhna Keïta et ses camarades sont plus que jamais déterminés à accompagner le président de la République Macky Sall. Il appelle les membres du Mouvement à la mobilisation.
"J'ai donné des instructions fermes à toutes les cellules du Sénégal de se rassembler et de dire haut leur soutien au président de la République. On prépare une tournée nationale dès après la Tabaski", annonce-t-il. Et de mettre en garde :
"et nous ne voulons pas que ce qui s'est passé à Kaolack se reproduise. Il ne faut plus qu'un commissaire en jonction avec le préfet nous dise : vous n'êtes pas autorisés à faire des meetings, vous n'êtes pas autorisés à faire des rassemblements", prévient-il.
"Nous sommes des républicains. On n'est pas porteur d'arme. On n'est pas porteur de hache, on n'est pas porteur de bâton, nous sommes là. Celui qui nous intéresse, c'est le Président Macky Sall et on entend l'accompagner", dit-il.
