MORT D'UN DES SUSPECTS DE LA TUERIE DE BOFFA
Bourama Toumboulou Sané a perdu la vie en s'inhalant un produit toxique létal, révèle le médecin légiste de l’hôpital régional de Ziguinchor

C’est effectif depuis hier : le médecin légiste de l’hôpital régional de Ziguinchor a livré ses conclusions sur la mort suspecte du secrétaire général du comité inter-villageois de Bofa-Bayote. «Bourama Toumboulou Sané a été perdu par l’inhalation d’un produit toxique létal…» Une donne qui milite en faveur de la thèse du suicide.
Sa mort suspecte, le 18 janvier dernier, alors qu’il s’apprêtait à déférer, pour la seconde fois, à une convocation de la Gendarmerie, dans le cadre de l’enquête ouverte sur le carnage de la forêt de Bofa, le 6 janvier dernier, avait défrayé la chronique. Victime d’un malaise au moment de se rendre à la Gendarmerie, Bourama Toumboulou Sané, Secrétaire général du comité inter-villageois (Civ) pour la préservation de la forêt de Bofa-Bayote, décède l’instant d’après, dans des circonstances troublantes. Sa dépouille sera acheminée à la morgue de l’hôpital régional de Ziguinchor, aux fins d’autopsie ordonnée par le Procureur.
Ébruitée, sa mort alimente une vague de spéculations, agrémentée par des déductions, corroborant la thèse d’une mort troublante. Allant vite en besogne, d’aucuns ont cherché à établir un probable lien de causalité entre cette mort et l’audition du défunt, la veille à la Gendarmerie. Sur instruction du Procureur, les hommes du colonel Issa Diack ouvrent une enquête pour percer cette nébuleuse. C’est dans cet ordre que se fait une découverte de taille qui va booster l’enquête : une «lettre d’Adieu» retrouvée dans l’une des poches du défunt explicitant «les raisons d’un suicide». Une pièce à conviction placée sous scellés pour les besoins de l’enquête, en attendant que le médecin légiste livre ses conclusions.
Ce qui fut effectif hier, lundi, comme antérieurement annoncé dans les colonnes de L’Obs. Selon des sources concordantes, notamment au sein de la structure sanitaire, le légiste a conclu que la mort de Bourama Toumboulou Sané résulte «d’une défaillance viscérale par probable intoxication». (Ndrl : une altération fonctionnelle d’un organe le rendant inapte à maintenir la vie à assez court terme.) En plus clair, «le défunt a inhalé un produit toxique létal», (Ndrl : produit toxique qui entraîne la mort.) Ces conclusions de l’autopsie combinées à la lettre «d’Adieu» placée sous scellés, concourent à crédibiliser la thèse d’un probable suicide que l’enquête en cours infirmera ou confirmera formellement.