«NOUS DEVONS LUTTER CONTRE LES TRACASSERIES ET LA MULTIPLICITÉ DES CONTRÔLES SUR LES CORRIDORS»
Le ministre de l’Economie Amadou Hott, insiste sur la nécessité de redoubler d’efforts pour mettre fin aux longs délais dans les transports des marchandises au sein de l'UEMOA
L’Union Economique et monétaire Ouest Africaine (Uemoa) a célébré hier à Dakar, ses 25 ans d’existence. Une occasion pour les Etats membres de faire le bilan de ces 25 années. Le ministre de l’Economie Amadou Hott qui présidait cette rencontre a insisté sur la nécessité de redoubler d’efforts pour lutter contre les tracasseries et les nombreux contrôles sur les corridors et les longs délais dans les transports des marchandises.
«Ensemble pour relever le défi de la libre circulation des personnes et des biens», c’est autour de ce thème qu’ont été célébrés les 25 ans de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (Uemoa). Selon le représentant-résident de la Commission de l’Uemoa au Sénégal, Mme Kabo, le choix de ce thème n’est pas fortuit ,puisque« le taux du commerce intracommunautaire ne représente que 16% des échanges des pays de l’Uemoa. Les temps d’attente aux frontières et les nombreux prélèvements sur les corridor inter-états de l’Uemoa semblent injustifiés et démesurés. L’immigration de nos fils et de nos filles vers des horizons meilleurs est déplorée. Alors imaginez qu’aucun obstacle ne vienne contrarier les échanges entre Etats. Que nos filles et nos fils puissent bénéficier de meilleures formations et qu’ils puissent contribuer à l’émergence de notre espace communautaire.
Imaginez que l’Uemoa soit ce marché commun où des biens et des personnes circulent librement», souligne-telle. En 25 ans d’existence, l’Union a entrepris des réformes d’envergure qui a en fait un modèle d’intégration époussetant. «Des citoyens de notre espace rencontrent au quotidien des difficultés qui nous interpellent tous. Ces difficultés illustrent à souhait le choix du thème retenu cette année pour la célébration des 25 ans de l’Uemoa. Cet anniversaire se veut un moment d’introspection pour mieux servir notre idéal qui demeure l’amélioration des conditions de vie des populations, l’assurance d’une croissance soutenue par l’exploitation des avantages comparatifs de chaque pays en vue de les mettre à la disposition de la communauté et de faciliter la création de débouchés. Des actions de proximité prévisibles et à fort impact social pour contribuer à l’aménagement équilibré du territoire communautaire et réduire de manière tangible la pauvreté dans les zones les plus reculées», a indiqué Mme Kabo.
Pour sa part, le ministre de l’Economie Amadou Hott est revenu sur les progrès énormes que l’Uemoa a réalisés pendant ces 25 ans. «Dans le cadre de l’édification du marché commun, des réformes importantes ont été entreprises dans le domaine de la fiscalité intérieure de l’Union douanière de la concurrence du régime préférentiel communautaire de la libre circulation des personnes. L’harmonisation des législations nationales opérées dans ces domaines a eu pour avantage de rendre optimal le fonctionnement de nos économies et de réduire les entraves à la libre concurrence. Dans le domaine de la gouvernance économique et de la convergence, l’harmonisation du cadre des finances publiques a été effectuée par une nouvelle génération de réformes datant de 2009». Selon le ministre, «dans le domaine de la surveillance multilatérale, le pacte de solidarité et de convergence a permis aux économie de l’Uemoa de converger plus ou moins en maintenant un bon contrôle sur les niveaux de taux d’inflation et de déficit budgétaire. L’Union enregistre depuis plusieurs années des taux de croissance importants de plus de 6%», dit-il.
A l’en croire, ces progrès réalisés par l’Union sont très importants et ont hissé l’Union parmi les organisations d’intégration les plus dynamiques en Afrique. Cependant, certains défis persistent tandis que d’autres sont déjà à l’horizon. «Nous avons, par exemple, le défi persistant du niveau très faible d’échanges intracommunautaires estimés à 16% en 2018. Cette situation nous interpelle tous». Pour Amadou Hott, «il faut redoubler d’efforts pour lutter contre les tracasseries et la multiplicité des contrôles sur les corridors et les longs délais dans les transports des marchandises.
S’agissant des défis nouveaux, l’Union doit faire face à la situation d’insécurité dans la région engendrée notamment par le terrorisme, le trafic de stupéfiants, les effets négatifs du changement climatique, le chômage et la migration des jeunes. Dans ce contexte, nous devons renforcer la dynamique d’intégration régionale», affirme le ministre de l’Economie.