NOUS DONNONS UN MOIS AU MINISTRE DE LA JUSTICE POUR HONORER SES ENGAGEMENTS
Aye Boun Malick Diop et le Sytjust suspendent leur mot d’ordre de grève

Après une trêve de 96 heures, soit 4 jours, observée depuis jeudi dernier, pour faciliter les discutions entamées avec la tutelle, le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) a décidé de suspendre son mot d’ordre de grève pour permettre au Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Malick Sall, de «veiller au respect de son engagement prit le 24 août dernier devant et en présence d’illustres personnalités». Le Bureau exécutif national du SYTJUST qui a tenu une conférence de presse hier, mardi 1er septembre 2020, au siège l’UNSAS, prend «à témoins l’opinion publique» et donne un mois à Me Malick Sall pour honorer sa promesse.
Le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) suspend son mot d’ordre de grève. Son Bureau exécutif national en a décidé ainsi, après avoir observé une grève continue qui a commencé le lundi 15 juin dernier et a pris fin, le jeudi 26 aout 2020, par une trêve de 96 heures, soit environ deux mois et deux semaines d’arrêt de travail, exactement 10 semaines et 3 jours ou encore 73 jours dont 53 jours ouvrables. «Après une large concertation avec sa base, le SYTJUST a décidé de commuter la trêve en une suspension de son mot de grève le temps de permettre au Garde des Sceaux, ministre de la Justice de dérouler son engagement ‘’à tout mettre en œuvre pour accomplir toutes diligences à l’effet de faire payer au cours du mois de septembre 2020, un montant utile dans le cadre des primes dont la mise en œuvre pérenne sera assurée par un texte étudié et proposé par le comité qui tiendra sa première réunion le Jeudi 27 août 2020 à 17 heures’’», a déclaré son secrétaire général Me Ayé Boun Malick Diop hier, mardi 1er septembre 2020, face à la presse au siège l’UNSAS.
Et Me Diop de rappeler que ses engagement ont été pris le 24 aout dernier devant et en présence d’illustres personnalités, entre autres, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats Me Papa Laïty Ndiaye, de Me Doudou Ndoye, en sa qualité de facilitateur, de messieurs Massar Sarr et Pape Bira Diallo, représentants du Haut Conseil du Dialogue social, du Professeur Ogo Seck président de l’Association des Juristes africains et de Mademba Sock, secrétaire général de l’UNSAS. Ils ont à voir avec la mise en œuvre du Protocole d’accord signé le 17 octobre 2018. Ce protocole d’accord s’articule autour de trois points: «le gouvernement s’engage à payer les primes des travailleurs de la justice. Le ministre s’est engagé à payer les primes au courant de ce moisci, septembre 2020, aux montants utiles dont la mise en œuvre est assuré par un texte étudié et proposé par un comité ; le statut des travailleurs de la justice et le fonds commun des greffes», ajoutera le secrétaire général du SYTJUST.
«EN CAS DE DILATOIRE, LE SYTJUST REPRENDRA LA GREVE»
Bref, «cette suspension devrait permettre au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice de veiller au respect de son engagement à ce que le comité mis en place poursuive dans un délai raisonnable l’étude et la préparation des projets de textes concernant : Le statut des travailleurs de la Justice ; l’assiette du fonds commun des greffes». Il explique que le style acharné de la lutte dénote d’un engagement sans faille des travailleurs de la justice à ne pas céder les acquis syndicaux arrachés après des années de lutte à travers des négociations prodiges et de surcroit par des décrets dument signés par la première institution de la République. Poursuivant son propos, il dit : «la grève était l’unique moyen à la disposition des travailleurs de la justice contre une régression qu’une remise en cause de leurs droits acquis leur aurait infligés».
Et, cette reprise du dialogue a abouti à une décrispation probatoire de 96 heures de trêve qui arrivent à son terme, ajoute Me Diop. Cette trêve de 96 heures, couvrant les jeudi 27, vendredi 28, lundi 31 août et mardi 1er septembre 2020, avait été décidée pour permettre de «continuer les discussions entamées avec le ministre de la Justice», avec comme finalité, à terme, sa commutation «en suspension de plus longue durée, s’il y a lieu».
Suffisant pour que Me Diop relève que «le SYTJUST suspend son mot d’ordre de grève et prend l’opinion publique à témoins. En cas de dilatoire, il reprendra la grève», prévient-il.