«NOUS VIVONS DES TEMPS ASSEZ COMPLEXES…»
Pour Samba Sy, ministre du travail et du dialogue social, le gouvernement a fait des efforts, dans un contexte assez particulier
Depuis quelques jours, le climat social est tendu. Ce qui se caractérise par des mouvements d’humeur dans plusieurs secteurs, notamment publics. Le dernier en date est le préavis de grève des contrôleurs aériens, finalement désamorcé par le président de la République. Invité hier dans «Point de vue» sur la «RFM», le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions a tenté d’apporter un début de réponse. Pour Samba Sy, le Gouvernement a fait des efforts, dans un contexte assez particulier.
CLIMAT SOCIAL TENDU, GRÈVES MULTIPLES
«Nous vivons des temps assez complexes. Des efforts significatifs ont été faits par le gouvernement pour relever les salaires des agents. Il y a quelque temps de cela, au niveau du secteur privé, nous étions, par le biais des négociations collectives, arrivés à une amélioration des salaires en changeant ala convention. Mais plus nous faisons des efforts et des progrès, plus le seuil d'existence doit être élevé. C'est un paradoxe, mais il faut vivre avec. En réalité, si on dégrossit un peu ce qui motive le réchauffement du champ social, ce sont des exigences de relèvement de salaire par endroit, mais aussi ce qui est posé en termes de droit. Cela veut dire que nous avons un dispositif et que nous faisons tout pour qu'il soit respecté de manière scrupuleuse. Nous n'allons pas faire l'inventaire dans la presse, mais ce qui est constant, le Sénégal est un pays de droit. Et ce droit s'applique à tout le monde ».
L'ÉQUITÉ DANS LE TRAITEMENT, LE MAILLON MANQUANT
«La revendication d'équité s'entend parfaitement. Et cette équité, le gouvernement qui est aux affaires la veut de manière fondamentale. Ce n'est pas pour rien que nous parlons d'équité sociale. L'équité, il faut la penser ainsi. Mais il faut aussi penser sous le rapport que ce ne sont pas seulement les agents publics qui doivent disposer des revenus de la Nation. Il faudrait que ceux qui n'émargent pas à la fonction publique ne soient pas obligés. C’est le sens des efforts qui ont été faits pour contenir les prix dans un contexte extrêmement difficile. Nous partons de très loin et il y a des décalages qu'il faudra essayer de régler. Cela ne se fait pas sur un coup de baguette magique. Au quotidien, nous essayons d'aller à la rencontre des demandes des travailleurs. Maintenant, le monde, tel qu'il va, est bien difficile. Il y a des paramètres qui ne dépendent pas de nous et avec lesquelles il faut, d'une manière incontournables, faire».
CE QUE L’ETAT PEUT FAIRE POUR RAMENER LE CALME
«Le propre du champ démocratique, c'est de réagir à ces mouvements d'élévation de la tension. N'oublions pas que deux années durant, nous avons été plombés par la Covid 19. Une crise tentaculaire a pointé dans un coin du monde et c'est toute l'humanité qui est obligée d'en souffrir. Le monde dans lequel nous sommes est difficile. Malgré tout, des efforts ont été faits. Maintenant, est-ce que tout a été fait à la hauteur et aux attentes de chaque Sénégalais et de chaque Sénégalaise ? Bien évidemment que non. Nous allons essayer de nous organiser pour demander à ceux qui gouvernent, de manière légitime, de ne pas laisser au bord du chemin les Sénégalais qui attendent là. Ce qui est salutaire, c'est que nous sommes un pays de dialogue et de commerce. Il va y avoir des solutions par rapport à chacun des problèmes posés».