LES MÉDIAS ET LA MIGRATION AU CŒUR D'UN FORUM LANCÉ À DAKAR
Un forum des parties prenantes sur les médias et la migration au Sénégal, s’est ouvert lundi à Dakar, à l’initiative de l’UNESCO en partenariat avec l’ambassade de l’Italie au Sénégal
Un forum des parties prenantes sur les médias et la migration au Sénégal, s’est ouvert lundi à Dakar, à l’initiative de l’UNESCO en partenariat avec l’ambassade de l’Italie au Sénégal, a constaté l’APS.
Cette rencontre de deux jours entre dans le cadre du projet "Autonomiser les jeunes en Afrique à travers les médias et la communication" mis en place par cette institution spécialisée internationale de l’Organisation des Nations unies.
Elle a enregistré la participation de plusieurs acteurs œuvrant dans le secteur de la migration notamment l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la Direction des sénégalais de l’extérieur, le ministère de la Culture et de la Communication, la presse, etc.
"C’est souvent le côté dramatique de la migration qui est relayé par les médias, hors cette dernière comporte beaucoup d’aspects positifs aussi bien sur le plan social qu’économique’’, a déclaré, le secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, Abib Léon Ndiaye.
Il a rappelé que le Sénégal compte beaucoup plus des migrants qui sont des modèles de réussites et d’intégration.
"Nous comptons également des milliers de sénégalais dont certains sont rentrés avec diverses expériences qui méritent d’être connues et partagées, mais malheureusement ne sont pas toujours pris en compte par la presse’’, a-t-il déploré.
Selon lui, la pauvreté demeure l’une des causes principales qui pousserait les jeunes, femmes et pères des familles à emprunter le chemin de la migration.
D’où pour lui, l’intervention des organisations des nations unies pour assurer la prévention, l’assistante et la réintégration.
Il a déploré le fait que malgré les efforts consentis de part et d’autre, les candidats à la migration irrégulière par exemple, tentent toujours l’aventure.
C’est pourquoi, il a souligné l’importance de mettre un accent sur la sensibilisation pour permettre aux jeunes d’avoir "la bonne information" et d’opérer "des choix éclairés" sur cette question.
"La migration est un phénomène de société qui relève des situations heureuses ou malheureuses et d’intérêts pour les médias, cependant force est de connaître que l’influence du traitement de l’information a conduit à la prolifération des stéréotypes et la prédominance des descriptions d’analyses superficielles", a soutenu Michel Kenmoe, le conseiller régional pour la communication et l’information au bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest.
Il a ajouté que ces derniers ne rendent pas toujours compte de la complexité et la multi- dimensionnalité de la migration. Selon lui, c’est la raison pour laquelle les médias relayent une information parcellaire sur ce phénomène social.
A l’en croire, une information crédible et fiable sur la question permet aux citoyens d’être bien informés et d’être capables de prendre des décisions avisées.
Dans un tel contexte, a-t-il poursuivi, la manière par laquelle les médias traitent l’information sur la migration impacte sur la population en général et les jeunes en particulier.
"Les médias se doivent de fournir des informations vérifiées ainsi que des récits équilibrés, une représentation diversifiée et exclusive permettant une meilleure compréhension de la complexité du phénomène migratoire", a-t-il indiqué.
Le premier secrétaire de l’ambassade de l’Italie au Sénégal, Bernado Frederico, a de son côté soutenu que, pour cette année en cours, son pays a décidé de fixer des plafonds pour l’entrée à 60 milles personnes. Une forte hausse selon lui, par rapport aux 31 milles de 2021.
"Le Sénégal a été retenu parmi les pays dont les citoyens peuvent bénéficier de l’entrée en Italie comme travailleurs saisonniers et non saisonniers", a-t-il laissé entendre.
Pour lui, c’est à partir de cette politique centrale que l’Italie mène un effort spécifique au Sénégal, d’abord à travers le travail des plusieurs décennies visant à lutter contre les causes profondes de la migration irrégulière en soutenant le secteur privé et la création d’emplois pour les jeunes.