PARC NATIONAL DU NIOKOLO KOBA
Des efforts consentis pour le sortir du patrimoine mondial en péril
Le directeur des Parcs nationaux, le colonel Lamine Kane, a effectué une visite de trois jours au Parc national du Niokolo Koba (Pnnk). Cette activité entre dans le cadre d’une tournée entreprise dans les différents parcs nationaux du pays.
Dans le cadre d’une tournée au niveau des différents parcs nationaux du Sénégal, le colonel Lamine Kane s’est rendu, après la zone nord, au Parc national du Niokolo Koba (Pnnk). Classé patrimoine mondial en péril, ce parc représente pourtant une part importante du dispositif de conservation de la biodiversité dans notre pays. « Face aux enjeux qui président à la gestion du Pnnk, il est bon de venir discuter avec les agents de ce sanctuaire, le conservateur, son staff, mais aussi les communautés qui vivent autour du parc pour avoir une approche constructive de gestion des défis qui nous interpellent », a déclaré le directeur des Parcs nationaux.
Pour sortir cette réserve naturelle du patrimoine mondial en péril, « l’Etat, a-t-il dit, n’a pas lésiné sur les moyens surtout dans le cadre du Budget consolidé d’investissements et le plan d’urgence initié pour sauver le Niokolo Koba ». A l’en croire, ces efforts consentis par l’Etat commencent à porter leurs fruits. Ce qui a permis, selon lui, d’avoir une bonne remontée biologique, une bonne qualité de la surveillance en termes de renforcement des dispositifs contre le braconnage, mais aussi une amélioration en termes de réhabilitation de certains habitats, en particulier les mares qui étaient colonisées par une espèce envahissante, le mimosa tigra, et qui a causé beaucoup de dégâts.
Ces efforts sont aussi accompagnés par le recrutement d’un personnel pour renforcer les effectifs sur place afin de permettre un meilleur maillage de la superficie estimée à 900.000 hectares. D’où l’espoir de sortir le Pnnk de sa situation. Le colonel Kane a aussi été sensibilisé sur les contraintes et défis dans les différents postes de garde.
« Dans toutes formes de gestion, il y a certes des acquis, mais il y a aussi des difficultés. C’est sur cette base qu’on essaie de trouver des solutions idoines, de donner des réponses durables », dit-il.
Les problèmes listés ont trait à l’amélioration de la qualité des infrastructures par rapport aux postes de garde qui constituent un maillon important dans la gestion de cette réserve de la biodiversité et à l’amélioration des conditions de vie des agents. Sur ce point, le directeur des Parcs nationaux a souligné les efforts de « l’Etat » et du conservateur. « Un accompagnement important que nous saluons », s’est-il réjoui, reconnaissant toutefois que malgré ces efforts, il y a toujours des difficultés par rapport à l’amélioration de la qualité. « Et pour cela, nous allons nous engager dans une dynamique positive de résorption progressive des problèmes liés à la qualité des agents mais aussi aux moyens », a annoncé le colonel Kane.
Combattre les incursions clandestines dans le parc
Durant son séjour de trois jours au Pnnk, le colonel Lamine Kane s’est rendu compte des difficultés liées aux pressions anthropiques par rapport au front agricole, surtout dans la zone tampon. « Mais, il y a aussi un défi majeur relatif à l’orpaillage », a-t-il relevé. Tout au début, cette activité se pratiquait hors du parc. Cependant, des incursions clandestines sont de plus en plus enregistrées. A cela s’ajoute le danger lié à l’utilisation de certains produits comme le mercure dans l’orpaillage traditionnel qui peut, à long terme, contaminer les habitats du parc, surtout en milieu aquatique », a-t-il déploré, soulignant qu’il y a « une nouvelle perspective qui peut contribuer à résorber ou à faire face à ce phénomène ». Mais, à son avis, cela constitue un déficit important du point de vue énergétique comme c’est le cas du barrage de Samba Gallou. Au-delà de cette perspective qui peut aider à améliorer la qualité du service du point de vue énergie, il faut tout de même une bonne étude d’impact, car le Niokolo Koba est un enjeu important. Et l’Etat, a-t-il insisté, a fait et continue de faire des efforts à ne pas annihiler pour le sortir de la liste rouge.