PASSE D’ARMES ENTRE BIRAHIM SECK ET ALIOUNE NDOYE
«Birahim Seck ne s’intéresse nullement à la vérité, ne se renseignant jamais avant de jongler avec le discrédit.» Ainsi répondait le ministre de la Pêche au coordonnateur du Forum civil
«Birahim Seck ne s’intéresse nullement à la vérité, ne se renseignant jamais avant de jongler avec le discrédit.» Ainsi répondait le ministre de la Pêche au coordonnateur du Forum civil qui exige la reddition des comptes techniques et financiers dans cette affaire de brèche de Saint-Louis.
L’enveloppe de sept (7) milliards de francs Cfa est jugée insuffisante par les Chinois en charge du dragage de la brèche de Saint-Louis, révélaient nos confrères du journal L‘AS dans leur parution du mercredi. «Une entreprise chinoise ne renonce pas aussi facilement à un marché. Le ministère de la Pêche ne peut pas se limiter à évoquer une «déception». Il nous doit des explications objectives. Une brèche qui a fait 480 morts depuis 2003 n’est pas un jeu. Nous sommes dans le contractuel», a tweeté le même jour Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil, section sénégalaise de Transparency international. «Finalement de qui est-il le porte-voix ce monsieur ?», se demande le ministre Alioune Ndoye qui déclare avoir reçu «les vrais acteurs» de Saint-Louis le vendredi 19 mars 2021 pour les informer. «Avec une malhonnêteté évidente dans la démarche, car ne se faisant aucun scrupule quand il s’agit de jouer sur les suspicions pour donner sens à sa mission. Il est clair que monsieur Seck ne s’intéresse nullement à la vérité, ne se renseignant jamais avant de jongler avec le discrédit, surtout pour les dossiers les plus évidents et qui ne demandent aucune expertise pour leur compréhension», a posté hier le ministre de la Pêche sur sa page Facebook.
Parlant toujours de Birahim Seck, le ministre sort du sujet en disant, «puisqu‘il aime interpeler au nom du Peuple, qu‘il s’exerce au nom de ce même Peuple à ce simple jeu de transparence en nous disant à la solde de quel gourou est-il et les sources de ses financements». Il qualifie la sortie du leader du Forum civil de «malheureuse qui annonce sûrement un autre séminaire dans les riches hôtels de la place avec toujours le financement de ses commanditaires à justifier». Avant de conclure : «Respectons-nous un peu et privilégions la vérité !» Connu pour sa position tranchée par rapport à la reddition des comptes, Birahim Seck est revenu à la charge sur le même réseau social utilisé par le ministre. «Les Sénégalais ont besoin d’explications objectives sur le renoncement au marché de 7 milliards par les Chinois, pas autre chose», rétorque-t-il.
Avant d’ajouter : «Monsieur le ministre Alioune Ndoye, neutralisez votre courroux débordant et légendaire, car l’exigence de reddition des comptes techniques et financiers dans cette affaire de brèche mortelle a de beaux jours devant nous ! Pour une fois, monsieur le ministre, soyez à la hauteur de votre mission ! Les attaques personnelles me laissent toujours de marbre.» Il y a seulement quelques jours, 11 pêcheurs ont péri en mer dont 7 issus d’une même famille à Saint-Louis dans deux accidents. Ce qui allonge la liste des nombreux pêcheurs disparus en mer et surtout à l’embouchure qui continue d’être un mouroir pour les pêcheurs. Depuis l’ouverture de la brèche en 2003, au moins 450 pêcheurs y ont perdu la vie suite au chavirement de leur pirogue. Par ailleurs, les pertes en matériels, provoquées par ces accidents, sont estimées à plusieurs dizaines de milliards. Cette situation avait amené les pêcheurs à exiger du gouvernement le dragage et le balisage, mais aussi la stabilisation de cette brèche. Après plusieurs années d’attente et d’annonce, les travaux ont été finalement lancés le 12 novembre dernier en grande pompe par le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Alioune Ndoye, et le maire de Saint-Louis, Mansour Faye.
L’entreprise retenue avait ainsi démarré les travaux quelques jours après le lancement avant de quitter le chantier officiellement pour des raisons techniques. En 2018, le Président Français Emanuel Macron, en visite officielle à Saint-Louis, avait annoncé un investissement de 8 milliards de francs Cfa pour la réalisation des travaux d’urgence destinés à sauver la Langue de Barbarie de l’avancée de la mer. Et la Banque mondiale doit donner 18 milliards de francs Cfa dans le cadre du programme Waca.