PLAIDOYER POUR UN MEILLEUR MAILLAGE DU PAYS PAR LES AVOCATS
L’effectif insuffisant d’avocats pour mailler le territoire national reste la principale contrainte au respect du règlement N°5 de l’UEMOA exigeant la présence d’un avocat lors de l’audition du prévenu
Thiès, 6 mars (APS) - L’effectif insuffisant d’avocats pour mailler le territoire national reste la principale contrainte au respect du règlement N°5 de l’UEMOA exigeant la présence d’un avocat lors de l’audition du prévenu, a indiqué mercredi, Me Cheikh Tidiane Mbodj, avocat à la Cour, représentant le bâtonnier de l’Ordre des avocats dans la région de Thiès.
Pour Me Mbodji, ‘’les gendarmes et les policiers font des efforts pour respecter le règlement N°5 de l’Uemoa’’, qui selon lui, est maintenant ‘’entré dans les mœurs’’.
Me Cheikh Tidiane s’adressait à la presse au terme du procès des six personnes jugées par le tribunal de grande instance, pour la casse d’une station d’essence à Thiès, suite à la proclamation jeudi dernier des résultats provisoires de la présidentielle du 24 février.
Interrogé sur le respect des droits des clients qu’il défendait au sein d’un pool de trois avocats, Cheikh Tidiane Mbodj a confié qu’‘’ils ne se sont pas plaints’’ à ce sujet.
Cette nouvelle dynamique de respect de la présence d’un avocat à l’audition, a été rendue possible après que les avocats ont mené la bataille dans ce sens, occasionnant l’annulation de nombreux procès-verbaux d’audition et la reprise d’autant de procédures, a-t-il soutenu.
‘’Nous avons dépassé ce stade maintenant, mais le problème c’est de disposer de suffisamment d’avocats pour couvrir tout le territoire national’’, a-t-il poursuivi.
L’avocat a rappelé qu’une discussion avait été engagée avec le garde des Sceaux, ministre de la Justice, pour qu’il y ait un avocat partout où on en a besoin’’, dans le but d’assurer un ‘’maillage du territoire national. Jugeant anormal que ‘’pour tout le Sénégal, avec 15 millions d’âmes, qu’on n’ait que 400 avocats’’, il a souligné la nécessité d’augmenter l’effectif pour que les avocats puissent assister les citoyens.
Le règlement N° 5 de l’UEMOA stipule qu’en cas d’interpellation, la personne a le droit de garder le silence, jusqu’à ce que son avocat se présente, a-t-il expliqué.
‘’S’il est gardé à vue, interrogé en l’absence de son avocat, bien qu’il ait donné les contacts de ce dernier, les droits du prévenu ont été violés et le procès-verbal d’audition (qui en découle) est nul’’, a-t-il poursuivi, ajoutant que ‘’tous les juges sont tombés d’accord à ce sujet’’.