PLUS DE 7 HEURES DE DENEGATIONS
La machine judiciaire s’emballe, dans l’affaire du jeune Ibou Diop, tué à Tambacounda lors de la campagne électorale, au cours d’affrontements entre des membres du convoi du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) et des militants de BBY
La machine judiciaire s’emballe, dans l’affaire du jeune Ibou Diop, tué à Tambacounda lors de la campagne électorale, au cours d’affrontements entre des membres du convoi du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) et des militants de Benno Bokk Yaakaar. Les auditions au fond ont démarré hier mais le juge d’instruction n’a entendu au fond que 8 personnes sur les 14 inculpées. Ceux qui ont été auditionnés au fond, font partie des 11 inculpés écroués pour détention d’armes et coups et blessures volontaires. Selon nos sources, tous ont nié les faits qui leur sont reprochés. Ils se disent victimes et ont contesté avoir levé la main sur quiconque. Les auditions, renseignent nos interlocuteurs, ont duré de 10 h jusque vers 18 h. Vu les dénégations constantes des inculpés, tout porte à croire que les conseils pourraient user de leur possibilité d’introduction d’une demande de liberté provisoire dans les prochains jours. Le juge va poursuivre aujourd’hui les auditions en cuisinant les 6 autres membres de la bande. Parmi ces derniers, trois sont inculpés pour détention d’armes et coups et blessures volontaires. Trois autres pour meurtre.
LE CHAUFFEUR IBRAHIMA NDOYE EDIFIE LE 20 MARS
Pendant que ces inculpés passaient devant le juge d’instruction, le procès d’Ibrahima Ndoye, toujours dans la même affaire, continuait devant le tribunal de grande instance. Ce dossier, qui n’avait pas nécessité une instruction, en est même à son dernier tournant. Il est mis en délibéré le 20 mars prochain. Poursuivi pour homicide involontaire, Ibrahima Ndoye a été jugé le 27 février et le procureur avait requis 1 an de prison ferme. Le délibéré était même prévu le 6 mars dernier, avant que le représentant du parquet n’introduise une note pour apporter davantage de preuves à ses allégations. Il s’agit, en réalité, d’une vidéo qui a été visionnée hier, à huis clos. Le parquet a estimé que pour des raisons d'ordre public, il ne pouvait verser le film aux débats.
La question qui s’est alors posée est de savoir si c’est bien le bus conduit par Ibrahima Ndoye qui a heurté et tué la victime. Telle est la problématique sur laquelle les parties ont débattu après la séance de visionnage qui a pris une quarantaine de minutes. Pour Me Ousseynou Gaye, avocat du prévenu, dans la vidéo, il n’y a nulle part où l’on voit son client heurter avec son véhicule la victime. A l’en croire, on y voit juste beaucoup de poussière et le cortège du Pur qui passe. “Il est très difficile d'identifier le véhicule qui l'a fauchée", at-il fait savoir au sortir du procès. Me Gaye ne manque pas de souligner que la vidéo montre tout de même la victime en train de ramasser des pierres pour attaquer le cortège du Pur