PLUS DE 872 MORTS ET 1 039 BLESSÉS EN CINQ ANS
Accidents sur l’axe Ndiosmone-Ndioudiouf
La récurrence des accidents sur la route nationale n°1 a amené les populations de Keur Martin et environs à battre le macadam hier pour exiger la construction de ralentisseurs etc. Mais ironie du sort, six heures seulement après la fin de cette marche, un autre accident est survenu dans ce même village avec un camion qui a dérapé et blessé grièvement une fille de 16 ans.
Les statistiques font froid dans le dos. Les accidents sur la route nationale N°1 (Rn1), notamment sur l’axe Ndiosmone-Ndioudiouf dans le département de Fatick, ont fait plus de 872 morts et 1 039 blessés ces cinq dernières années. Et sur les 872 morts répertoriés, plus de 208 ont été fauchés par des véhicules.
C’est l’information contenue dans le mémorandum destiné aux autorités étatiques et lu par le nommé Papa Ousmane Cissé qui a dirigé hier une marche de protestation des populations du village de Keur Martin et environs.
Prenant à témoin les sapeurs-pompiers et la gendarmerie de Fatick pour étayer les statistiques macabres qu’il a données, le porte-parole du jour a rappelé la mort d’un vieux de 56 ans et d’une fillette de 6 ans, tous deux fauchés par des véhicules respectivement le 29 juillet et le 6 août derniers. M. Cissé a rappelé aussi, entre autres, la mort, le 4 août 2013, de l’adjudant Boubou Sy, un élément de la garde rapprochée du chef de l’Etat Macky Sall, le jour où ce dernier revenait de Fatick à la suite de la célébration de la Journée nationale de l’arbre.
Keur Martin est un patelin situé à 22 km à l’ouest de Fatick. Les populations sont actuellement rouges de colère. Elles n’en peuvent plus de voir leurs enfants tués comme des lapins par les chauffards qui empruntent quotidiennement la Rn1.
Tout de rouge vêtues, elles ont battu le macadam sous un soleil de plomb pour exiger la construction de trois ralentisseurs à l’entrée et à la sortir du village ainsi qu’à hauteur de l’école primaire située aux abords de la Rn1.
Sur la devanture de cette école dont la marraine est Mme Ségolène Royal, ministre français de l’Ecologie et du développement durable, on peut lire ce message lisible de loin et certainement destiné aux chauffeurs : «Je vais à l’école, mais j’ai peur des accidents».
La fréquence de ces accidents à Keur Martin s’explique, selon M. Cissé, par la proximité de cette école primaire avec la Rn1, mais aussi par le fait que dans le village, il n’y a que deux bornes fontaines situées d’un même côté. Ce qui fait que les gens de l’autre côté sont obligés à chaque fois de traverser la route pour aller s’approvisionner en eau. Au risque de leur vie.
Par ailleurs, les populations de Keur Martin ont réclamé l’électrification de leur village, la finition des travaux de leur case de santé qui n’en est pas une, la construction de deux autres bornes fontaines de l’autre côté de la route, d’un Collège d’enseignement moyen (Cem), entre autres.
Une fille de 16 ans fauchée par un camion
Hier encore, les populations de la localité de Keur Martin ont été affectées par un énième accident de la circulation, au moment où les populations effectuaient une marche de protestation contre les accidents récurrents sur l’axe Ndiosmone-Ndioudiouf.
En effet, une fille de 16 ans a été fauchée par un camion en dérapage aux environs de 18 heures, soit six petites heures seulement après la fin de ladite procession. Au moment où ces lignes étaient écrites, la fille en question était entre la vie et la mort, selon des témoins.
Les populations attendaient impatiemment l’arrivée des soldats du feu de la 32e Compagnie de secours et d’incendies de Fatick pour son évacuation. Une véritable ironie du sort.