POUR APPAUVRIR LES DELINQUANTS ET REMPLIR LES CAISSES DE L’ETAT
Des produits saisis et confisqués des personnes qui ont eu maille à partir avec la Justice ont été vendus aux enchères
Des produits saisis et confisqués des personnes qui ont eu maille à partir avec la Justice ont été vendus aux enchères. Il s’agit de la 5e opération du genre. Une manière, selon Youssoupha Ndiaye, le chef de division veille juridique à l’Office national de recouvrement des avoirs criminels (Onrac), «d’appauvrir les délinquants et de remplir les caisses de l’Etat».
L’Office national de recouvrement des avoirs criminels (Onrac) a organisé, samedi, la 5e vente aux enchères publiques des biens matériels dans le cadre d’une procédure pénale, pour un montant global de 134 millions 607 mille 500 francs Cfa. Il s’agit de biens composés de voitures, de matériels immobiliers, électroménagers, de téléphones portables, entre autres. Selon Youssoupha Ndiaye, chef de division veille juridique à l’Onrac, «cette démarche vise à appauvrir les délinquants et remplir les caisses de l’Etat». Toutefois, précise-t-il, la vente de ces produits a été faite en toute transparence et dans la concurrence. Et, les ressources qui seront issues de ces activités seront versées au Trésor public. A l’endroit des personnes poursuivies et dont la procédure n’a pas encore connu son épilogue, il a tenu aussi à rassurer qu’ils ne perdront rien au cas où leur culpabilité n’a pas été prouvée.
En fait, s’il a été procédé à la vente de ces produits, c’est que l’Onrac veut veiller à la dépréciation de ces biens. «Il ne s’agit pas de les laisser dépérir dans le temps. Ce sont des biens qui perdent leur valeur dans le temps. Cette vente anticipée nous permet de sauvegarder la valeur de ces biens et d’avoir dans nos comptes juste une contre-valeur qui représente le prix du bien au même moment. On évite de les laisser se déprécier. Et c’est à l’avantage même des poursuivis. En cas de relaxe ou de non-lieu, la contre-valeur lui est restituée. Mais, si on laisse le bien se déprécier, à la sortie de prison, il ne trouvera rien du tout», a-t-il expliqué. Mais, pour des personnes dont le procès est toujours en cours, leurs biens sont sauvegardés dans leur valeur actuelle au lieu de les laisser se déprécier dans le temps.
Au total, c’est plus d’une centaine de lots composés de plusieurs articles qui ont été vendus comme de petits pains aux commerçants qui ont investi le Palais de justice Lat Dior où a eu lieu la vente aux enchères. Les commerçants, communément appelés «baol-baol», n’ont pas raté une pareille opportunité. Venus nombreux au temple de Thémis, ils ont aussi mis la main à la poche pour se procurer de ces produits vendus aux enchères sous la supervision du magistrat Malick Lamotte, Directeur général de l’Onrac.
Cette 5e vente aux enchères ne sera pas la dernière. Car, d’après Youssoupha Ndiaye, d’autres vont se faire dans les autres régions du Sénégal. «Nous en avons fait à la Petite-Côte, à Kédougou. Actuellement, on se prépare pour aller à Saint-Louis, parce que ce sont des biens de toutes natures. L’Office, c’est une entité nationale. On n’exclut pas d’aller dans les régions pour procéder à des ventes aux enchères», a-t-il déclaré, en évoquant les ventes exceptionnelles qui ont été déjà organisées dans la capitale.
Par Justin GOMIS