QUAND LES ENFANTS DEVIENNENT PRISONNIERS DE LEUR SOCIÉTÉ
Des cas de maltraitances et d’abus sont fréquemment perpétrés contre des enfants. La pédophilie, les meurtres, les viols et les sévices corporels sont devenus presque le quotidien de plusieurs enfants.
Des cas de maltraitances et d’abus sont fréquemment perpétrés contre des enfants. La pédophilie, les meurtres, les viols et les sévices corporels sont devenus presque le quotidien de plusieurs enfants.
C’est des récits horribles de jeunes garçons qui disent être des victimes de leur maire coranique Mouhamed Habibou Gueye, qui barrent la unes des journaux. Dans sa parution d’hier, mercredi 12 février 2020, le quotidien Libération donne la parole à 7 jeunes garçons âgés de moins de 15 ans qui se livrent à de poignants témoignages. Tous ont d’après leurs dires, étaient victimes des atrocités de Mouhamed Habibou Guèye. Un triste sort qu’ils partagent avec beaucoup d’autres anciens pensionnaires du «daara» de ce dernier à Ouakam qui, sur injonction de leur bourreau, ont préféré garder le silence depuis plusieurs années.
Selon toujours, le quotidien Libération, l’accusé est coutumier des faits puisqu’il en commet depuis 1999. Un prédateur sexuel qui en cache bien d’autres prédateurs sexuels. En effet, les cas de pédophilie rapportés par la presse sont nombreux. Un formateur de football français à Dakar Sacré-Cœur du nom d’Olivier Sylvain, est au cœur d’un scandale de pédophilie sur des pensionnaires. En effet, à la date du samedi, 4 présumés victimes ont déposé une plainte commune contre le mis en cause. Il s’en suivra d’autres comme le révèle un communiqué du centre de formation. Deux autres nouvelles victimes ont été découvertes dans la journée du 10 février.
A côté de la pédophilie, il y’a aussi les viols sur des mineurs. En juillet dernier, une affaire de viol, avait secoué la ville de Thiès. Un jeune garçon répondant au nom de S. Ndiaye, né le 29 septembre 2016, a été sauvagement abusé au quartier Bayal Khoudia Badiane.
Des maniaques sexuels, il en existe. C’est à l’image de ce maitre coranique jugé en flagrants délits au tribunal de Pikine/ Guédiawaye le vendredi 7 février 2020.
Poursuivi pour viol commis sur un talibé de moins de 13 ans, il a reconnu être un habitué des faits. Au moins, il a abusé de 11 garçons mineurs. Pour le viol et abus, les victimes n’ont pas très souvent l’habitude à dénoncer les sévices subis. En conséquence, beaucoup des cas sont étouffés surtout s’ils ont eu lieu dans le cercle familial.
Des enfants abusés même au sein de leurs familles
C’est une assistance stupéfaite qui n’a pas manqué parfois de verser des larmes, qui a assisté avant-hier, mardi 11 février, au procès de Seynabou Ndiaye, accusée d’avoir rendu aveugles ses deux belles-filles. N et F Gueye ont perdu la vue après un séjour de 6 mois au domicile de leur père à cause de produits de lessive injectés dans leurs yeux par leur marâtre. Cette affaire qui connaitra son épilogue le 25 février prochain, après le délibéré de la chambre criminelle, rappelle aussi un cas similaire. En octobre dernier, c’est l’image d’une mère affligée qui était au-devant de la scène.
La dame Coumba Gagnesiry, n’avait pas du tout apprécié l’état dans lequel se trouvait son enfant de retour d’un séjour chez son père à Mbour. L’épouse de ce dernier a été accusée d’avoir porté des coups qui, ont causé une fracture à la main au petit. Des statistiques de comité de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants montre une prévalence importante des viols.
668 cas d’agressions sexuelles sur des mineurs ont été recensés entre 2017 et 2018 par l’organisation. Pis, 706 femmes ont été violées à la maison, en rentrant du travail ou dans la rue, selon ses chiffres. A côté des viols et autres abus sexuels, la vie des enfants est purement et simplement abrégée. Des meurtres et des enlèvements se sont multipliés ces dernières années. A Mbour, en ce début 2020, c’est une petite fille, qui a été retrouvée morte et abandonnée dans un bâtiment en construction après avoir été enlevée. En octobre 2019, deux enfants ont été tués dans leur sommeil à Touba. Leur meurtrier n’est toujours pas appréhendé. Des cas qui viennent donc s’ajouter au décompte macabre de 2018, ou plusieurs enfants ont été lâchement tués.
La situation des enfants talibés, un souci au quotidien
Les talibés retrouvés enchainés à Ndiagne dans la région de Louga, a défrayé la chronique les semaines écoulées. Le marabout incriminé avait été arrêté avant de recouvrer la liberté après un procès mouvementé du tribunal de grande instance de Louga. Des jours, plus tard un autre cas a été signalé par la presse. Il s’agit d’un enfant battu à mort par le surveillant d’un daara sous prétexte qu’il n’a pas mémorisé sa leçon du jour. C’était à Thiel, dans le département de Linguère. A Kaolack aussi, un marabout été condamné pour avoir enchainé des enfants. On ne devrait donc pas s’étonner que des rapports des organisations des droits de l’homme épinglent le Sénégal. A l’instar de Human Right Watch, qui, dans son rapport 2019, a fait part de plusieurs manquements dans la prise en charge des enfants talibés.