SDE PORTE PLAINTE CONTRE L’ENTREPRISE SADE
L'entreprise est accusée de poser des actes pour le moins troublants en vue de « saboter » les travaux de la Sénégalaise des eaux dans la zone de Bayakh à Rufisque
Pendant que les équipes de la SDE (Sénégalaise des Eaux) se déploient nuit et jour sur le terrain pour mettre fin à la longue pénurie du liquide précieux à Dakar et sa banlieue, des actes pour le moins troublants sont posés par l’entreprise Sade. En effet, selon le directeur régional de la Sde de Rufisque, Ibra Fall Wadji, tout concourt à penser à une main coupable avec des tentatives de sabotage du réseau dans une situation de renouvellement de contrat. Pour parer à toutes éventualités, la Sde a décidé de porter plainte contre la Sade.
Qui l’eut cru ? Alors que Dakar et toute sa banlieue sont plongées dans la pénurie d’eau la plus longue de l’histoire du Sénégal avec des quartiers souvent privés du liquide précieux durant des jours, et alors que la Sde se déploie sur le terrain nuit et jour pour régler définitivementce problème, des actes de sabotage sont commis sur le réseau. Et l’entreprise Sade est pointée du doigt, accusée de poser des actes pour le moins troublants en vue de « saboter » les travaux de la Sénégalaise des eaux dans la zone de Bayakh à Rufisque.
Interpellé hier par « Le Témoin » sur la situation, le directeur régional de la Sde de Rufisque, M. Ibra Fall Wadji, a confirmé les actes de sabotages de la part de la Sade. « On a constaté depuis plus d’un mois plus de 21 fuites occasionnées par des travaux. Ceci est visible sur la conduite maitresse de la zone qui alimente Bayakh, Bambilor, Ndiakhirat et Lac Rose. Régulièrement, on constate des fuites qui sont parfois trop suspectes. Et on ne comprend pas pourquoi une conduite, une fois identifiée, continue d’occasionner des fuites », explique le directeur régional de la Sde à Rufisque. Un sabotage, selon lui, qui cause de grands dommages dans l’approvisionnement de la zone en eau. « Et aujourd’hui (Ndlr, hier), on a constaté plus de 21 fuites. On ne parle pas des pertes d’eau, mais ce sont des interruptions de service. Le temps de la réparation et de la remise en service, on prive les populations d’eau dans un contexte un peu particulier de renouvellement de contrat. Nous disons que c’est un peu suspect. Ce qui nous a amenés à dire que nous allons assigner cette entreprise (Ndlr : Sade) en justice, c’est que, mercredi dernier, ses techniciens se sont permis d’aller fermer un robinet (vanne) qui alimente toute la zone de Bargny jusqu’à Yène et une partie de Rufisque. C’est un gros diamètre, un gros videur qu’ils ont fermé. Et toute cette partie avait été privée d’eau pour une cause que nous ignorions », confie notre interlocuteur. Voilà donc une raison valable pour que la Sde porte plainte contre ces actions « désastreuses » d’une entreprise qui cause un préjudice énorme aux populations.
« Tout cela, nous pousse à dire qu’il y a certainement des intentions inavouées. Des cartes de conduite qu’on ne comprend pas. Donc, nous nous sommes dit que trop c’est trop », dit-il. D’après les responsables de la SDE, l’argument « fallacieux » servi par la Sade sur ce problème ne les convainc pas. « Ils ont donné comme argument, le fait qu’ils n’avaient pas vu parce que c’est enterré. Et à chaque fois,ce sont les mêmes arguments qu’ils avancent. Alors que quand vous faites un projet du genre, la première des choses, c’est d’identifier tous les réseaux des concessionnaires. Mieux, durant tous ces travaux, on n’a pas entendu une fibre optique de la Sonatel cassée, un réseau de l’ONAS ou de la Senelec coupé ; C’est tout le temps des réseaux de la Sde qui sont affectés »,se désole M. Ibra FallWadji.
Selon lui, la volonté de la Sade de nuire ou détruire le travail de la Sénégalaise des eaux serait manifeste car intervenant dans un contexte d’appels d’offres. « Avec ces sabotages, cela nous pousse à penser à autre chose. Dans ce contexte d’appel d’offres, si une entreprise aussi expérimentée que la Sade se permet des choses pareilles, on ne peut pas ne passe faire à l’idée que c’est intentionnel. Parce que les réseaux de la Senelec, la fibre optique de la Sonatel ne sont jamais coupés. L’on se demande même depuis quand une entreprise se permet de toucher des ouvrages gérés par la Sde jusqu’à aller fermer une vanne », conclut notre interlocuteur.
Ainsi, la Sde n’est plus dans la logique de laisser l’entreprise Sade continuer à nuire ou saboter ses travaux qui impactent directement sur sa volonté et sa capacité à soulager rapidement la population. Pour rappel, le Gouvernement a lancé depuis quelques mois un appel d’offres international pour choisir le concessionnaire qui aura la charge de gérer la distribution de l’eau à Dakar et dans les grands centres urbains. Après une première pré-sélection, trois entreprises se sont qualifiées pour la phase finale. Il s’agit de la SDE mais aussi des groupes français VEOLIA et SUEZ. Or, la SADE, fournisseur de la SDE, est aussi la filiale d’une des deux entreprises françaises encore en lice pour le choix du concessionnaire appelé à gérer l’eau dans les centres urbains de notre pays. De là à penser qu’elle fait tout pour saboter la SDE afin que son entreprise-mère remporte le jackpot…