SEYNABOU NDIAYE DIAKHATE INVITE LES ETATS AFRICAINS A INTENSIFIER LES EFFORTS CONTRE LA CORRUPTION
En dépit de certains engagements collectifs des Etats africains contre la corruption, les défis restent toujours énormes
A l’instar de la communauté continentale, le Sénégal a célébré hier la Journée africaine de Lutte contre la corruption. A cette occasion, la présidente de l’Office National de Lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Seynabou Ndiaye Diakhaté, a invité les Etats à intensifier les efforts de lutte afin d’endiguer ce fléau.
En dépit de certains engagements collectifs des Etats africains contre la corruption, les défis restent toujours énormes. Ce constat émane de la présidente de l’Office National de Lutte Contre la Fraude et la Corruption (Ofnac), Seynabou Ndiaye Diakhaté.
Hier, en marge de la célébration de la Journée africaine de Lutte contre la corruption, Seynabou Ndiaye Diakhaté a indiqué que cette situation devrait constituer un signe d’alarme pour intensifier les efforts dans la lutte contre la corruption pour l’endiguer. «Il y va du développement humain de nos concitoyens, de nos populations et de la stabilité de nos Etats. C’est pourquoi l’Union africaine a mis en place un dispositif communautaire de prévention de coopération et de répression afin d’endiguer le fléau», affirme la patronne de l’Ofnac. D’autant que, souligne-t-elle, la corruption est devenue l’un des défis majeurs de la gouvernance auxquels l’Afrique est confrontée. «Elle a plusieurs facettes et se manifeste dans la totalité des secteurs de la vie.
Ses conséquences sur le développement économique du continent ne doivent pas être sous-estimées, car elles touchent le plus souvent les personnes vulnérables, les pauvres et les personnes marginalisées», explique l’ancienne doyenne des juges d’instruction. Elle ajoute qu’en ratifiant les différentes chartes, certains pays africains ont réaffirmé leurs engagements en faveur de la démocratie, du respect des droits humains, de l’Etat de droit, ainsi que des valeurs de transparence, d’intégrité, de participation et de responsabilité.
S’agissant des efforts consentis par le Sénégal dans la lutte contre la corruption, la présidente de l’Ofnac considère que la création de l’institution en 2012 a marqué une rupture dans les dispositifs de lutte contre la corruption avec des pouvoirs et prérogatives renforcés. «En 9 ans, après sa création, les indicateurs définis dans la composition des indices de lutte contre la corruption peuvent être appréhendés et analysés à la lumière des orientations stratégiques dégagées par son leadership pour contribuer davantage au principe de bonne gouvernance et promouvoir les changements qualitatifs de comportements, dans le but d’atteindre les objectifs de développement et d’émergence socio-économiques», indique Seynabou Ndiaye Diakhaté.
Poursuivant, elle estime que l’Ofnac a permis de rendre visibles les performances réalisées en matière de prévention et de lutte contre la corruption. «Les actions menées pour l’atteinte des objectifs sont les baromètres les plus crédibles des efforts que nous menons quotidiennement en vue d’être en conformité totale avec les principes de l’Union africaine et le protocole de la Cedeao sur la lutte contre la corruption», déclare la patronne de l’Ofnac. «Le Sénégal, pour sa part, a beaucoup contribué à l’amélioration des conventions pour avoir été l’un des premiers Etats africains à les ratifier», se réjouit-elle.
Par ailleurs, Seynabou Ndiaye Diakhaté déplore la recrudescence des activités criminelles dues au développement des technologies sur la corruption qui, selon elle, sont en train de devenir un fléau mondial avec des conséquences désastreuses sur les droits économiques, sociaux et politiques des personnes et sur les économies des Etats. «La corruption apparaît comme l’un des problèmes les plus sérieux des démocraties modernes contre lequel une lutte efficace ne peut être envisagée qu’à l’échelle internationale. C’est ainsi que l’Union africaine a jugé nécessaire de mettre en œuvre une politique destinée à protéger les sociétés contre la corruption», affirme-telle.
A préciser que les Nations unies ont déclaré le 09 décembre Journée internationale de Lutte contre la corruption. Dans le continent noir, l’Union africaine a retenu la date du 11 juillet comme Journée africaine de Lutte contre la Corruption. Ces deux journées commémorent respectivement l’adoption de la convention des Nations unies contre la corruption.