TALLA SYLLA LANCE LE PROJET RESTAURATION ET REHABILITATION DES ECOSYSTEMES DE LA VILLE DE THIES
RETOMBEE DU SOMMET DE MUNICH SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
La cérémonie hebdomadaire de levée des couleurs à la mairie de Thiès a été couplée, hier, au lancement du projet Restauration et réhabilitation des écosystèmes de la ville de Thiès, financé à hauteur de 200 millions de FCFA par le gouvernement fédéral allemand. C’est une retombée du dernier sommet de Munich en Allemagne sur les changements climatiques.
Le projet restauration et réhabilitation des écosystèmes de la ville de Thiès, financé à hauteur de 200 millions de FCFA, a été officiellement lancé, hier, par Talla Sylla, maire de la ville. C’était à l’occasion de la traditionnelle levée des couleurs sur le parvis de l’hôtel de ville. Selon Talla Sylla, c’est le gouvernement fédéral allemand qui a pris la décision de contribuer ainsi au combat pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. C’est dans ce cadre qu’il a inspiré, entre 50 villes allemandes et des villes africaines et du monde, un partenariat basé sur la lutte contre les changements climatiques. La concrétisation du projet est née de la coopération entre la ville de Thiès et celle de Solingen en Allemagne et qui date de plus de 30 ans et par l’entremise de Engagement Global. Du coup, la ville allemande de Solingen est bénéficiaire initiale et la ville de Thiès bénéficiaire secondaire.
Selon le colonel Abdourahmane Samoura, coordonnateur du projet Restauration et réhabilitation des écosystèmes de la ville de Thiès, les deux villes ont déroulé un plan d’actions durant 18 mois, qui a permis de recenser 27 mesures qui touchent les domaines de l’assainissement, l’amélioration du cadre, la gestion des déchets, la préservation de la biodiversité, l’énergie, les aspects de communication. De ces 27 mesures, dit-il, l’une a fait l’objet d’un projet test portant sur la préservation de la biodiversité et la lutte contre les changements climatiques.
Il poursuit : « c’est ce projet qui porte le nom de Restauration et réhabilitation des écosystèmes de la ville de Thiès, qui est financé à hauteur de 200 millions de Fcfa. Le projet a une composante urbaine, qui vise à donner à la ville de Thiès sa dimension écologique, à travers la réintroduction de l’arbre dans le paysage urbain, le réaménagement des espaces verts qui ont été abandonnés du fait de l’insécurité et du fait qu’ils étaient finalement utilisés comme des dépotoirs sauvages. Il s’agira de valoriser, d’humaniser ces espaces, en impliquant les promoteurs, les partenaires, le secteur privé, les populations et les riverains ». Mais tout n’est pas à l’intérieur de la cité du Rail, explique Colonel Samoura. « Il y a aussi un volet rural qui porte sur le plateau qui abrite les forêts classées de Pout et Thiès. La particularité de Thiès est qu’elle est située sur un plateau, qui fait un écosystème de 4.000 m2 et qui est à cheval sur deux régions, celles de Thiès et de Dakar. Il s’agit d’une zone très accidentée et la ville de Thiès se trouve au bas de la cuvette. C’est pourquoi, les eaux de ruissellement du plateau qui se trouve à 135 mètres du niveau de la mer, font de la ville une zone d’inondation pendant la saison des pluies », soutient-il.
A en croire le responsable du projet, « ces forêts classées sont aujourd’hui dégradées et ne jouent plus leur rôle du fait de l’exploitation abusive, du surpâturage et des feux de brousse. Or, le plateau de Thiès avec ses versants, a toujours été un château pour les régions de Dakar et de Thiès. En définitive, le relief accidenté de Thiès favorise l’écoulement des eaux de ruissellement et accentue l’érosion hydrique qui a fini de créer un ravinement presque généralisé des côtes, un ensablement des bas-fonds et des inondations récurrentes qui causent de nombreux problèmes dans certains quartiers de la ville de Thiès. L’action à mener vise non seulement à réduire la vitesse de l’eau qui ruisselle vers la ville de Thiès, mais aussi à favoriser son infiltration pour recharger les nappes ».