THIES VICTIME DE SON RELACHEMENT
Le combat contre le méchant virus est loin d’être gagné dans la cité du Rail
Le combat contre le méchant virus est loin d’être gagné dans la Cité du Rail. Le relâchement de ses habitants ayant favorisé le sursaut de la pandémie qui a pris un essor dangereux dans la ville. Ce qui fait que la riposte de l’Etat avec l’état d’urgence et le couvre-feu partiel à Dakar et à Thiès, y est diversement appréciée.
Thiès cohabite avec le virus. Et même dangereusement. Il est constat que les gens versent dans un manque total de diligence à ne pas respecter les gestes barrières. Ce qui fait que la région se positionne en deuxième place avec la barre de 2500 cas déjà franchie. Le mercredi 06 janvier 2021, 17 nouveaux cas communautaires et deux décès ont été enregistrés avec un pic à Popenguine, Thiès, Mbour, Tivaouane. Thiès, surtout, compte tenu de sa position de ville ville-carrefour, n’échappe pas à la progression rapide du coronavirus. Une explosion de cas par rapport à la transmission communautaire. Cette recrudescence de la pandémie du Covid-19, à un rythme vertigineux, a d’ailleurs amené le Gouverneur de la région, Mouhamadou Moustapha Ndao, à corser les mesures édictées. Une réunion du comité régional de gestion des épidémies (Crge) a été ainsi convoquée mercredi. Face à ce rythme de propagation soutenu, la ville risquerait ainsi de devenir un épicentre de la pandémie. Du coté des autorités compétentes aussi bien qu’au niveau de la population, il est constat que les mesures de prévention ne sont pas totalement respectées. Les restrictions sont également fréquemment violées. Ce qui explique l’appel lancé aux forces de sécurité pour se déployer davantage sur le terrain afin de traquer les contrevenants. Il leur est également suggéré de barrer la route à tout chauffeur qui pratiquerait le transport irrégulier de 21 h à 05 heures du matin. Autres paramètres qui favorisent l’explosion des cas, le laisser-aller total noté du côté des mototaxis «Jakarta» et au niveau des différents marchés de ville. Il y a également les rassemblements à travers les cérémonies familiales (mariage, baptême). Avec le couvre-feu en vigueur depuis mercredi, il est à noter quelques actes de rébellion. C’est le cas de quelques épicuriens qui tiennent à poursuivre leurs virées nocturnes.
Des comportements qui laissent à désirer dans la rue
Et malgré les difficultés de la vie dans ce contexte de crise sanitaire du coronavirus, certains résidents appellent à la vigilance par rapport aux mesures de prévention individuelle et collective.
L’irresponsabilité des citoyens dénoncée
C’est en effet avec le relâchement généralisé qu’on a assisté à une poussée vertigineuse des cas communautaires, sévères et des décès. « La progression de la pandémie est dans une pente ascendante avec des comportements qui laissent à désirer par rapport au respect des mesures de prévention individuelle et collective », se désole Doudou Samb, chauffeur de taxi-clando. La forte propagation des cas communautaires liés à la Covid-19 et l’irresponsabilité des citoyens pendant que les autorités, surtout médicales sont débordées, poussent Abdou Aziz Diop du Forum civil à s’interroger sur l’incivisme des citoyens qui font un pied de nez au virus. Piétinant les recommandations des autorités pour barrer la route au Covid-19, M. Diop en appelle à une introspection individuelle et collective, tout en suggérant que des sanctions exemplaires s’appliquent à tous ceux qui violent les mesures prises pour la prévention et la protection des populations.
Chauffeurs, gérants de gargotes, de « maïga », de restaurants, etc., dans la désolation
Sur l’état d’urgence et le couvre-feu dans une ville fort touchée par le virus et qui fait également face à une crise sociale, des acteurs de l’informel émettent des réserves. Il en est ainsi de la situation préoccupante au niveau de la gare routière de Thiès où les chauffeurs, très inquiets du fait de l’interdiction de la circulation de 21h à 05h du matin, doutent de la pertinence de l’instauration d’un couvre-feu. Ce, d’autant qu’à 21h, expliquent-ils, beaucoup de gens qui rentrent se trouvent en cours de chemin. C’est le cas de certains étudiants qui terminent leurs cours à 20h. A en croire ces acteurs du transport, la situation n’est pas aussi alarmante au point de prendre une telle mesure qui ne les arrange guère. Chez les gérants de gargotes, « maïga », restaurants, etc., la désolation est à son paroxysme. Ils se rappellent la première vague. A ce stade, malgré le décret présidentiel relatif à l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu et portant sur l’interdiction de la libre circulation des personnes et des transports ; le transport interurbain était bien assuré sur l’axe Dakar-Thiès. Certains chauffeurs clandestins, des conducteurs de mototaxis ‘’Jakarta’’ et charretiers continuaient à braver les interdits de l’autorité avec témérité. Ce qui avait poussé les autorités compétentes à verrouiller toutes les passoires clandestines à travers plusieurs voies de contournement.
Inquiétudes des commerçants des marchés de Thiès
Chez les commerçants, l’application de la mesure commence à faire grincer des dents. Selon eux, cette mesure rend leur situation bien plus complexe. Au marché central de Thiès ainsi que dans d’autres lieux de commerce, ces acteurs, tout en saluant la décision du Chef de l’Etat, en appellent à un assouplissement qui rendrait la situation moins compliquée. Ils tiennent leurs arguments du fait qu’ils vivent de sérieuses difficultés.