TROIS CAS DE SUICIDE EN TROIS SEMAINES À SÉDHIOU
Cette forte propension des jeunes de la région à mettre un terme à leurs jours et dans le plus grand anonymat inquiète plus d’un
Une série noire de suicides taraude de plus en plus les esprits dans la région de Sédhiou. Le dernier cas en date remonte à hier, vendredi 18 mars, au quartier Djiroffcounda de Madina Wandifa, dans le Nord de Sédhiou. Un jeune homme a mis fin à ses jours, par voie de pendaison, sans laisser derrière les mobiles de son acte. Deux semaines plus tôt, deux autres hommes s'étaient livrés au même exercice mortifère. Durant la même période, une collégienne de Karantaba avait aussi tenté de se donner la mort. Cette forte propension des jeunes de la région à mettre un terme à leurs jours et dans le plus grand anonymat inquiète plus d’un. Contingences et complexité des raisons de vivre ou forces irrationnelles en action, la réponse des psychologues et les esprits initiés est attendue.
Les cas de suicide sont de plus en plus fréquents chez les jeunes de la région de Sédhiou. En l’espace de trois semaines seulement, quatre (4) cas dont une tentative avortée sont enregistrés dans la région. Le dernier en date remonte à hier, vendredi matin, à Madina Wandifa où un jeune garçon du quartier Djiroffcounda, exerçant en voiture le petit commerce inter-villageois, a mis fin à ses jours par voie de pendaison.
Selon les voisins, le jeune homme du nom de Omar Dieng dit Dicko, âgé d’environ 30 ans, habite avec ses parents et entretenait de bons rapports avec les siens. Célibataire et la mine souvent joviale, en instance de mariage pour la semaine prochaine, il a été retrouvé, hier matin, accroché à un arbre situé à un peu moins d’un kilomètre de leur domicile familial. Son entourage immédiat témoigne de la bonne santé mentale du jeune-homme et sans ennuis particuliers portés à leur connaissance. Omar est titulaire d’un Baccalauréat général obtenu au lycée de Bounkiling. L’ancien proviseur de cet établissement, Landing Danfa, a témoigné, sur sa page Facebook, le sérieux, la discipline et les aptitudes de persévérance de ce jeune-homme dont il tient à saluer la mémoire. Les gendarmes de la Brigade de Bounkiling ont procédé au constat d’usage et ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de cette mort tragique. En attendant, il importe de rappeler que le suicide affecte de plus en plus des jeunes de la région. La semaine dernière, c’est un jeune de Diareng, souffrant de pathologie mentale, diton, qui s’est donné la mort.
Auparavant et non loin de là, à Karantaba, une jeune fille élève avait tenté de mettre fin à ses jours, mais elle a été sauvée de justesse. Le 27 février dernier, c’est aussi un jeune enseignant de Djidinky Manjaque, en service à Sobaly, dans l’arrondissement de Karantaba (département de Goudomp), de retour de l’hôpital, qui s’est fait tuer toujours par le même procédé de pendaison. Son père avait fait savoir qu’il se plaignait de douleurs bénignes.
LA SANTE MENTALE EN QUESTION, SOUFFRANCE SI LENTE ET EN SILENCE !
La santé mentale des jeunes est-elle si affectée que cela, au point de systématiser l’option de la mort ? La question taraude les esprits et il urge une prise en charge psychologique de masse, selon certains observateurs. «C’est une situation sociale assez préoccupante car une personne qui décide de mettre fin à ses jours vit en lui un fait qui finit par avoir le dessus sur lui. Certains arrivent à s’en sortir, s’ils réussissent à s’en ouvrir à d’autres personnes car j’ai connu un jeune-homme, dans notre village, qui expliquait avoir été tenté par cette option de suicide face à une situation délicate. Mais, après avoir partagé sa confidence à un proche, son problème était réglé», explique un enseignant qui préfère garder l’anonymat. Ailleurs en ville comme en milieu rural, les spéculations vont bon train. Pour nombre de citoyens rencontrés, « ce sont les problèmes de la vie à savoir le sous-emploi, absence ou insuffisance de revenus qui charrient le trop plein de stress. D’autres considérations d’ordre occultes s’invitent dans le débat faisant remarquer que certaines victimes sont envoûtées et n’agissent pas de leur propre chef, d’où la nécessité de solliciter des prières et implorer la Miséricordieux pour conjurer les forces nichés derrières leur esprit.