TROP C'EST TROP
Depuis le 16 mars, les gestionnaires de commerce continuent à faire le bilan de leurs pertes après le passage des casseurs et pillards. Aujourd’hui, l’Association des gérants de stations-services Total ne cache pas son exaspération et se dit prête à tout.
Depuis le 16 mars, les gestionnaires de commerce continuent à faire le bilan de leurs pertes après le passage des casseurs et pillards. Aujourd’hui, l’Association des gérants de stations-services Total ne cache pas son exaspération et se dit prête à faire face. Dans le même sillage, la Csa dénonce, mais aussi met en garde contre les menaces qui pèsent sur le climat des investissements.
Il faut savoir que c’est devenu une habitude au Sénégal : à chaque manifestation de l’opposition, des heurts, voire de terribles confrontations. Avec les manifestations, les grands investisseurs et les autres ont la peur au ventre. Lors des derniers évènements, plusieurs magasins ont été saccagés et pillés provoquant une montée de la colère des gestionnaires de certaines structures. Après le saccage de Total de Dior en marge du procès Mame Mbaye Niang et Ousmane Sonko par une horde de jeunes casseurs en furie, l’Association des gérants de stations-services Total a organisé une conférence de presse pour partager son exaspération devant la répétition d’actes de vandalisme sur les investissements. «Nous voulons que ceux qui pillent et saccagent les stations arrêtent pour de bon», tonne Ibrahima Fall, Secrétaire général de l’association. Pour lui, les événements de mars 2021 ne doivent pas se reproduire car il s’agit d’investissements sénégalais. Lors des émeutes de mars 2021, de nombreuses stations ont été mises à sac. L’association évaluait les pertes à l’époque à un milliard F Cfa. «Aucune station ne mérite d’être attaquée, car ce sont des biens publics, parce que les stations d’essence sont des services de proximité, pourvoyeurs d’emplois», insiste Ibrahima Fall. Pour prévenir ces actes, l’Association des gérants de stations-services Total annonce des actions en Justice. «Nous avons les moyens d’identifier les malfaiteurs et allons les poursuivre pour destruction de biens publics et vol aggravé», annonce Ibrahima Fall.
Aujourd’hui, cette situation inquiète les organisations syndicales, qui ont dénoncé le déchaînement d’une violence dévastatrice durant la journée du 16 mars 2023. Pour la Confédération des syndicats autonomes (Csa), «cette violence porte gravement préjudice aux intérêts des travailleurs, en particulier ceux du secteur informel». «En effet, les difficultés de circulation, le ralentissement voire l’arrêt des activités économiques dans divers secteurs, privent de nombreux travailleurs du revenu quotidien dont ils ont besoin pour entretenir leurs familles. Pis, il s’y ajoute qu’un climat de tension permanente, avec parfois une atmosphère insurrectionnelle, détourne du pays tous les porteurs de projets d’investissement. En conséquence, en plus des périls sur la paix civile et la stabilité du pays, cette violence préélectorale dans les discours et dans les actes, fait courir de graves risques économiques pour les populations qui sont ainsi otages des rivalités malsaines entre des camps politiques», poursuit la Csa.