TULINABO SALAMA MUSHINGI OUVRE SON AGENDA
«Nous pensons que les objectifs ont été atteints», s’est réjoui l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal
Après avoir parcouru de long en large le Walo, le Fouta, le Cayor et le Baol, le nouvel ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Tulinabo Salama Mushingi, a observé une pause avec tout son staff pour faire un bilan de sa tournée nationale, après son arrivée au Sénégal il y a 7 mois. Le patron de la diplomatie américaine au Sénégal, qui se dit très satisfait d’avoir été en contact avec les «Sénégalais moyens», pense découvrir de «nouvelles opportunités de coopération entre nos deux pays». Une coopération qui date des années 1960.
«Nous pensons que les objectifs ont été atteints», s’est réjoui l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Tulinabo Salama Mushingi, par rapport à sa tournée nationale bouclée dans la région de Thiès. Face à la presse, le diplomate fera noter : «Nous avions trois objectifs quand nous avons démarré cette tournée. Il s’agit de connaître les Sénégalais qui sont en dehors de Dakar. Donc, nous avons commencé une première tournée dans les régions de Saint-Louis et Matam. Après, nous avons fait Kédougou et nous sommes aujourd’hui à Thiès pour compléter le tour des 14 régions.» Et l’objectif «est d’apprendre, au-delà de ce que nous lisons dans les livres et les briefings qu’on nous donne sur papier, de sentir, de voir, de marcher sur la route, d’aller au restaurant prendre un café et parler aux autorités régionales et aux Sénégalais moyens». Le deuxième objectif «est de voir de visu ce que nous faisons dans le cadre de l’aide bilatérale» car, signale-t-il, «nous sommes une grande ambassade qui a près de 19 agences du gouvernement américain qui travaillent au Sénégal». Pour dire, selon le patron de la diplomatie américaine au Sénégal, «nous allons voir quel est l’impact des programmes financés par le Peuple américain sur les citoyens moyens».
Et enfin, le troisième objectif est de «découvrir, à travers cette tournée, de nouvelles opportunités, parce que nous sommes là depuis les années 1960 et nous voulons continuer les relations qui sont déjà très excellentes. Nous voulons qu’elles se solidifient et continuent à s’accroître. Et elles ne peuvent pas s’accroître si nous marchons sur place et si nous faisons la même chose depuis les années 1960». A son avis, «il faut découvrir d’autres opportunités et nous ne pouvons le faire qu’en parlant avec les gens, comme nous le faisons aujourd’hui ici». Revenant sur les projets réalisés par le Peuple américain à Thiès, l’ambassadeur renseigne : «Nous avons construit un Centre américain de contrôle de maladies. C’est un programme que nous avons démarré depuis Ebola. Et là, nous essayons de mettre un dispositif en place pour renforcer les capacités des pays pour qu’ils puissent faire trois choses : analyser, confirmer, puis riposter.» Et ce, «pour voir comment, en cas d’épidémie comme Ebola, la capacité locale sera capable de faire ces trois choses. Nous avons visité le laboratoire national ici et il y a l’équipement, les médecins et les chercheurs qui sont prêts pour, s’il y a quelque chose, pouvoir l’analyser, le confirmer et décider la riposte».
Il également souligne que «nous sommes allés voir les confréries religieuses, car elles sont au Sénégal, plus qu’ailleurs, très importantes. Elles jouent un rôle de maintien de la cohésion sociale, mais également de stabilité de la communauté. Elles montrent à tout le monde le bon chemin, quant à la nécessité pour tous de vivre ensemble, sans discrimination aucune. Donc, leur rôle dans la société mérite de la part de tous un accompagnement». Il informe : «Nous avons presque terminé le circuit. Nous avons rencontré à Touba le khalife général des Mourides qui, avec son entourage, nous ont montré leurs projets. Et aussi comment ils essayent de continuer à prêcher le dialogue.» M. Mushingi dira que «ces derniers temps, ce n’est un secret pour personne, nous parlons de l’extrémisme violent dans le monde et il y a toujours des erreurs, surtout à l’étranger, qui confondent l’islam avec l’extrémisme, alors que les deux sont séparés. Et quand on visite une confrérie comme le Mouridisme, on peut voir qu’elle prêche la paix, la solidarité sociale, le dialogue. L’islam est une religion de paix et les guides religieux nous aident à formuler ce message mieux que quiconque».
Le diplomate a aussi rencontré le Khalife général de Thiénaba, Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Seck, qu’il peint sous les traits d’une «personne qui, depuis son jeune âge, a consacré toute sa vie au service de la communauté. Il ne fait que cela et c’est quelque chose à soutenir. Nous avons vu la même chose chez les khalifes généraux des Layènes et des Niassènes». «C’est une force avec laquelle il faut composer. C’est pourquoi nous avons décidé d’aller les voir personnellement». Entre autres, il a visité le centre de santé spécialisé dans la lutte contre le paludisme, le centre de formation du Corps de la paix. Du côté du département Défense et forces armées, il indique : «Nous avons récemment procédé à la pose de la première pierre du Centre de formation pour la lutte contre le terrorisme, sis au Centre d’entraînement tactique de la Zone 7.» Dans ce cadre, il rappelle qu’«il faut, pour lutter contre le terrorisme, la formation, l’équipement et le renseignement».
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