UN HOMME BAT À MORT SON ÉPOUSE
Crime passionnel à la Médina
Soupçonnant sa femme d'avoir des relations coupables avec son colocataire, un homme vivant à la Médina, bat à mort son épouse. Interpellé par la police, il a reconnu les faits avant d'être incriminé puis déféré pour coups et blessures ayant entraîné la mort, violence conjugale et non assistance à personne en danger.
"La jalousie cause des maux cruels à celui qui en est atteint, et fait souffrir celui qui en est l'objet", a-t-on l'habitude de dire. Mais, elle devient problématique quand elle fait poser des actes abominables. Comme cela a été le cas, le dimanche dernier, entre deux époux vivant à la Médina. Se croyant cocu, un homme âgé de 34 ans, commerçant de son état, a battu à mort, son épouse.
Interpellé puis conduit au Commissariat de Médina, M.O Bâ a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés. Marié depuis 6 mois à A. Bâ âgée de 19 ans, il accusait sa femme d'avoir eu des relations coupables avec son colocataire, M.G Mbaye.
Et dans le rapport d'enquête dont "L'As" a pu avoir quelques extraits, il est revenu sur le mobile de son crime. Il y déclare, que c'est après les coups de bâton, que son épouse a reconnu avoir des relations sexuelles avec un de ses colocataires. Toutefois, le sieur Ba affirme qu'il n'a jamais surpris sa femme avec le sieur Mbaye. D'ailleurs, il déclare que si tel était le cas, il aurait égorgé son colocataire.
Revenant sur ce qui l'a poussé à commettre cet acte odieux, M.O Bâ laisse entrevoir que l'incident a débuté quand son épouse avait pris la décision de faire sa valise pour rentrer chez ses parents. C'est ainsi, dit-il, qu'il a commencé à la battre avec un bâton. Et quand la dame a voulu riposter, il l'a repoussée et sa tête a cogné le mur. Blessée et elle gisait par terre, raconte-t-il. Il a fallu quelques instants avant qu'il ne se rende compte des dégâts qu'il venait de commettre.
Toujours, lors de son audition, O.Bâ a reconnu qu'il a commencé à battre son épouse, quand il a commencé à se douter de sa fidélité. M. G Mbaye, accusé d'être l'amant de la victime s'est défendu de tous ces chefs d'accusations, martelant être surpris et touché au plus profond de son âme.
Rejetant toutes les accusations portées contre lui, il révèle n'avoir jamais eu de relation, ni de rapport avec la femme. Revenant sur les faits, l'un des principaux témoins, en l'occurrence B. Diallo a expliqué que c'est le dimanche 12 février, aux environs de onze heures, que l'époux de la victime, par ailleurs son bailleur, l'a retrouvé devant la porte pour lui faire comprendre qu'il allait se séparer de sa femme qu'il venait de frapper et blesser. Il explique que son bailleur lui a confié les clés de sa chambre où il l'avait enfermée et lesquelles devaient être remises à sa mère qu'il avait dépêchée sur les lieux pour l'assister.
C'est à l'arrivée de cette dernière, narre-t-il, que la chambre a été ouverte et que l'épouse de son bailleur, A.M Bâ a été retrouvée blessée à la tête et sur tout le corps. "C'est plus tard qu'elle a été évacuée à l'hôpital Youssou Mbargane de Rufisque. Malheureusement, vers les coups de 18 heures 30, on leur a annoncé le décès de la jeune femme qui a fini par succomber à ses blessures", a-t-il informé.
Pour conforter sa version, B. Diallo, taximan de son état, a présenté le certificat de décès délivré par le médecin qui a relevé, "une mort violente par traumatisme crano-encéphalique, suite à une violence conjugale rapportée par la famille". C'est d'ailleurs avec le concours de Boubacar Diallo, que les éléments du Commissariat de Médina ont pu mettre la main sur M.O. Bâ qui a disparu juste après les évènements.
Le dernier message de la victime à sa maman
Par ailleurs, il faut dire que la victime A. M. Bâ est dépeinte par les voisins comme très réservée et discrète et n'ayant pas l'habitude de s'ouvrir aux autres. Quant à ses voisins, ils se disent surpris, parce que n'ayant jamais été témoins de scènes de disputes entre les deux époux. La maman de la victime revenue de la France pour la cause, a soutenu que sa fille refusait de se confier à elle.
Elle dit avoir remarqué que cette dernière maigrissait de plus en plus sur les photos qu'elle lui envoyait sur "WhatsApp" et "Imo". Elle renseigne qu'après insistance, sa fille a fini par lui avouer ses souffrances. Ce, à la veille de sa mort. Dans un message que la dame n'a pu lire que le matin des faits, A.M Bâ dit en substance ceci :
"Maman, je suis vraiment désolée de te dire ça. Mais je veux que tu me comprennes. J'ai tenté de te cacher la vérité. (…) Il m'a beaucoup frappée. Ce, pendant quatre mois. Je souffre de choses horribles. (…) Mais cette fois-ci, c'est terminé maman. Je ne voulais pas que ça arrive, mais c'est arrivé. Je te demande pardon au plus profond de mon coeur. (…) Mais c'est fini entre lui et moi. On a divorcé. Je suis vraiment désolée maman".
La victime avait en sa possession, un journal intime que les limiers ont pu retrouver et dans lequel, elle décrivait les sévices que lui faisait vivre son mari.