UN INDICATEUR DE LA DOUANE TIRE SUR UN CONTREBANDIER
KOUNGHEUL
Contrebandier de son état, Pape Ndour Bécane est à l’hôpital. Et c’est un indicateur de la douane qui l’y a envoyé, en lui tirant une balle à la jambe, suite à son interpellation, lors d’une opération.
KAOLACK - Pape Ndour Bécane n'oubliera jamais la date du 20 avril 2016. Même s'il s'était habitué à transporter frauduleusement et sans problème des marchandises de la Gambie vers le Sénégal, il a échoué cette fois-ci dans son entreprise. Car, il a rencontré le diable sur son chemin, à Koungheul où il opère. En effet, les indicateurs douaniers l'on intercepté au cours d’une opération. Aussi, non seulement ils ont saisi toutes ses marchandises. Mais pour le punir, ils lui ont cassé la jambe en lui tirant une balle d’un coup de révolver.
Dans son lit d'hôpital, Bécane est revenu sur les faits : «Ils m'ont intercepté en chemin et j'ai couru pour tenter de m’échapper. Mais quand ils m'ont attrapé, ils ont saisi d'abord toutes mes marchandises. Ce après quoi, l'un d’entre eux a dit qu'il ne faut pas qu’ils me laisse partir comme ça, mais qu’ils doivent me donner une bonne leçon. C'est ainsi qu'ils m’ont tiré une balle à la jambe droite, avec un pistolet».
«J'ai tenté alors de prendre mon portable pour appeler mes parents pour les informer de la situation. Mais il ne m'on ont pas donné l'occasion. Car, l’homme qui m’a tiré dessus a confisqué mon portable. Et ils m'ont empêché de le faire. Ne pouvant plus me tenir debout, je suis tombé par terre et c'est là que j'ai perdu conscience», a confié encore le contrebandier qui fait entrer frauduleusement des marchandises au Sénégal depuis la Gambie.
Cheikh Anta Diop, l'oncle du jeune contrebandier, ne compte pas laisser l'affaire sans suite. «Même si j'admets que la vente de produits frauduleux est interdite par la loi, je ne compte pas laisser l'affaire sans suite. Car le rôle d'un indicateur douanier se limite seulement à seconder les douaniers en les orientant dans les endroits méconnus ou même de les aider à empêcher la rentrée illégale des marchandises dans le pays. Quant à tirer des coups de feu jusqu'à blesser des gens, personne n’en a le droit et ce n'est pas normal», dit-il.
Aussi, il est d’avis qu’«il faut arrêter ces gens-là. Si on ne le fait pas, ils feront pire. Aujourd'hui, ils ont blessé quelqu'un. Qui sait, demain ils peuvent tué un autre, si rien n’est fait pour les stopper et les punir. Je vais porter plainte contre cet indicateur douanier pour coups et blessures volontaires. Il ne va pas s'en sortir aussi facilement, alors que mon neveu est en train de souffrir dans un lit d'hôpital».